LA FIN DES TEMPS ANCIENS
Cette réflexion s’adresse surtout à la génération des « baby-boomers » et même à celle qui l’a précédée.
Soyons réalistes! Quand on entend la merveilleuse chanson de Renée Claude C’est le début d’un temps nouveau, nous réalisons que les années 70 sont maintenant bien loin derrière nous. Car c’est entre 1960 et 1980 que les vraies autos anciennes ont connu leurs heures de gloire. Ceux et celles qui fréquentaient les activités du VAQ à cette époque peuvent témoigner du changement qui, au fil des ans, a presque complètement changé l’image et la perception de notre passion. La très grande majorité des véhicules d’époque qui faisaient la joie et la fierté des amateurs de belles anciennes est disparue dans les méandres de l’oubli collectif pour faire place aux « nouvelles anciennes » des années 1980-2000.
En 1965, je roulais dans une Hudson 1925 bien carrée et haute sur roues. Elle affichait une différence marquée lorsqu’on la comparait aux nouveaux modèles stylisés de l’année. Placez côte à côte une Hudson 1925 et une Mustang 1965 et c’est tout un monde de modernisme et d’innovations techniques qui saute aux yeux. Aujourd’hui, la différence visuelle et mécanique d’une auto des années 1980-90 est beaucoup moins évidente lorsqu’elle côtoie ses descendantes des années 2000. Faites le même exercice avec une Mustang 1990 et sa cousine de 2020 : le style et la forme ont quand même conservé une certaine ressemblance.
On pourrait sans doute penser que les automobiles ont évolué plus rapidement entre 1900 et 1970, tant au point de vue du style que des composantes mécaniques des décennies 1980-2000.
Auparavant, tout était à faire et à perfectionner. Maintenant, on perfectionne encore, mais beaucoup moins qu’autrefois. Entre l’ajout d’un démarreur électrique en 1912 et d’un système de chauffage/ climatiseur autoréglable en 1995, il y avait une grande différence au niveau des priorités.
On pourrait sans doute se passer d’un système de chauffage/climatiseur automatique, mais d’un démarreur, non.
Tout ça pour dire comme Bob Dylan: «The Times They Are A-Changin’… »
Heureux ceux et celles qui ont connu les « vraies anciennes », car la philosophie et l’ambiance des clubs n’étaient pas comme celles d’aujourd’hui. Les belles d’avant-hier sont devenues les anciennes d’après-demain. Pour un jeune enthousiaste de 25 ans, restaurer une Plymouth de 1985 est sans doute aussi passionnant que l’était pour moi la remise en état d’une Chevrolet Landau 1926 alors que j’avais son âge.
Nous pouvons accepter de vivre avec notre temps, mais nous pouvons aussi vouloir nous abreuver aux sources de la nostalgie qui ont nourri nos passions de jeunesse.
À chacun son lot, mais mon coeur palpitera toujours à la vue d’une belle voiture de ces « temps très anciens ».