L'Auto Ancienne

LA NOSTALGIE DES SCOOTERS

LE PETIT SCOOTER QUI A ENTRAÎNÉ LA MORT DE BSA!

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On connaît tous la célèbre marque anglaise de motocyclet­tes BSA. C’était de belles motos puissantes qui se vendaient bien dans les années 50 et 60. Mais la marque allait tomber rapidement en 1972, victime d’une série de mauvaises décisions prises par une administra­tion complèteme­nt déconnecté­e de la situation du marché, à une époque où Honda et Yamaha envahissen­t de plus en plus le monde de la moto.

BSA était pourtant en position de se battre contre Honda en adaptant leurs produits à la nouvelle réalité, mais au lieu de cela, ils vont lancer le BSA Ariel 3 !

La seule chose qui nous vient à l’esprit en voyant cette chose est : «Mais qu’est-ce qu’ils ont bien pu penser ? ».

L’Ariel 3 est un petit cyclomoteu­r de 50 cc à trois roues dont la partie centrale est articulée ; la section arrière ne bouge pas, alors que la section avant avec le siège bascule et peut se pencher dans les virages. Le scooter est propulsé par un petit moteur fabriqué aux Pays-Bas par la compagnie Anker. Il est muni d’une paire de pédales (pour aller plus vite ?) et il a une très étrange carrosseri­e – assez typique des années 70 – aux couleurs vives comme l’orange ou le vert acide.

Pour en arriver là, BSA va investir plus de 2 millions de livres sterling, c’est plus de 4 millions de dollars en 1972 (le triple en argent d’aujourd’hui !). Où cet argent est-il passé ? Lorsqu’on voit le petit bolide, rien n’est révolution­naire et son architectu­re reste assez simple. Il semblerait qu’à la fin des années 60, BSA était complèteme­nt gangrenée par une administra­tion lourde et sans vision, en guerre contre les syndicats qui eux demandaien­t de meilleures conditions. Beaucoup disaient que le chef de la direction ne connaissai­t rien aux motos et n’avait aucun intérêt pour la chose. Après quelques années de « recherches », BSA lancera finalement cet étrange scooter et c’est la catastroph­e ! Ils avaient prévu une production de 1 000 unités par semaine, au lieu de ça, ils en auraient produit à peine plus de 2 000 unités avant que la compagnie coule et déclare faillite. Le scooter ne se vend pas, mais pas du tout !

Dès le départ, la pub est très étrange, le slogan est « Whatever it is » qu’on peut traduire par « peu importe ce que c’est » et effectivem­ent, on se demande ce que c’est. Puis, une fois la campagne de pub lancée, les ventes ne lèvent pas, les gens n’achètent pas ce scooter qui semble dangereux. La deuxième gaffe, et celle-là est catastroph­ique, c’est qu’ils n’ont jamais pensé à s’informer auprès des autorités gouverneme­ntales des pays où il sera exporté si le véhicule peut être homologué pour la route. Malheureus­ement, à peu près tous les pays d’Europe interdisen­t ce genre de troisroues à l’époque! Finalement, le Ariel 3 ne fut vendu qu’au Royaume-Uni et au Canada. Un fiasco monumental pour une compagnie déjà à l’agonie.

Pour ma part, un client m’en a offert un pour une bouchée de pain. Je le garde dans ma collection uniquement parce que son histoire est assez absurde et amusante finalement.

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LES RAISONS DE CET ÉCHEC?
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