La Liberté

« On m’appelait le tomboy

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Si Cécile Rémillard-Beaudry n’a assumé que durant une année la direction de l’Institut collégial Louis-Riel, c’est à cause de tensions qui existaient alors au sein de toutes les communauté­s religieuse­s, qui vivaient les remises en question engendrées par le concile oecuméniqu­e Vatican II.

Née dans une famille de douze frères et soeurs, la huitième enfant de Zéphirin Rémillard et de MarieAnne Bérard a toujours été bien à l’aise avec qui elle est. Si bien qu’elle avait tout juste atteint la mitrentain­e en 1961 lorsque la supérieure provincial­e des SaintsNoms de Jésus et de Marie, soeur Célina, originaire de Hollande, l’a poussée à prendre la direction de l’Académie Saint-Joseph.

Cécile Rémillard-Beaudry parle sans réticence de son parcours de vie. « Petite, j’ai grandi entre des gars. Je jouais avec eux-autres. On m’appelait le tomboy. Ma soeur Bernadette ne voulait rien savoir de moi, elle avait cinq ans de plus.

« Je croyais à ma vocation. Vraiment, aussi loin que je me rappelle, je voulais devenir religieuse. Maman avait une soeur religieuse chez les Saints Noms, soeur Alice-Emma. L’idée d’enseigner me plaisait. En 8e année, je calcule que j’écrivais mon français à la perfection. Il faut dire que Maman voulait qu’on soit champion en tout. Au concours annuel de l’Associatio­n d’Éducation, j’ai toujours eu les prix paroissiau­x. Et en 11e année, j’ai obtenu le prix provincial. J’ai fait ma profession religieuse en 1944 à Montréal. Pendant mon noviciat, à ma première visite à la maison, Maman m’avait dit : Cécile, si tu n’es pas heureuse, la porte est toujours ouverte pour toi.

« Je suis de nature avant-gardiste, plutôt revendicat­rice aussi. Dans le contexte des changement­s entraînés par le concile oecuméniqu­e Vatican II, je n’hésitais pas à dire ouvertemen­t ce que je pensais. On discutait souvent. Il fallait s’adapter aux besoins présents. Mais mes commentair­es et observatio­ns n’étaient pas toujours bien accueillis au sein de ma communauté.

« En fait, ma communauté m’a donné un sentiment d’étouffemen­t. Pour m’évader de ce climat tendu, j’ai pensé devenir missionnai­re. C’était pour moi reprendre un rêve de jeunesse. La permission m’a été accordée. Après une formation, je suis partie pour le Brésil en juillet 1968. »

Cécile Rémillard-Beaudry a quitté la vie religieuse en 1971.

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Photo : Gracieuset­é Cécile RémillardB­eaudry Voici la photo officielle de Cécile RémillardB­eaudry lorsqu’elle occupe la direction du Collège Louis-Riel.

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