D’un bout du monde à l’autre
Pour son nouveau concert, Chant!, la chorale de Winnipeg Camerata Nova innove dans les styles, les sons et les langues.
La chorale de Winnipeg, Camerata Nova, fait un pas dans l’innovation musicale avec sa nouvelle prestation, Chant!, qui sera donnée les 10 et 11 mars prochains à Saint-boniface. (1)
À travers une vingtaine de pièces, Chant! explore en effet une large variété de traditions vocales dans le monde et à travers les âges, allant du chant corse à tibétain, persan à ukrainien, hébreu à inuit, italien à sérafade ou encore grégorien français à norvégien.
« Nous aimons interpréter des chants de type grégorien, très vocaux, donc on a voulu y consacrer un concert complet, explique la choriste soprane de Camerata Nova, Karine Beaudette. Ensuite, l’idée de combiner ce type de chant avec des styles plus contemporains et de diverses cultures et époques est venue de notre directeur artistique, Andrew Balfour. Ça donne une collection bien éclectique. »
Le tour du monde des traditions vocales que présente Camerata Nova n’a d’ailleurs pas été sans défis.
« À ce que je sache, c’est la première fois qu’on chante de la musique corse, ainsi que persane, en farsi, signale Karine Beaudette. C’est un rythme en 7/8, très différent de nos habitudes, alors c’était difficile de l’apprivoiser.
« On a aussi dû, parfois, modifier notre façon de chanter pour produire un son qui imite mieux le style de la culture, ajoute-t-elle. C’est un défi de désapprendre notre façon habituelle de chanter! Pendant les répétitions, notre chef de choeur, Mel Braun, nous a souvent demandé de moins chanter comme si on faisait du Bach. »
À ces difficultés techniques se sont ajoutées des difficultés linguistiques car la chorale interprète des oeuvres en latin et anglais, mais aussi en farsi, en ukrainien, en hébreu ou encore en tibétain.
« Selon la langue de la chanson, une même lettre peut être prononcée de plusieurs façons, souligne Karine Beaudette. On a eu la chance d’avoir de l’aide pour maîtriser la prononciation, mais nos partitions sont maintenant toutes barbouillées pour se souvenir de tout! »
Le plus souvent a cappella, la chorale sera par ailleurs aussi accompagnée, pour certains chants, de chanteuses de gorge inuites, ou encore d’un instrument aborigène, le didgéridou, de percussions, de métronomes à bras, ainsi que d’un instrument persan, le santour.
« La composition du joueur de santour perse et ami de la chorale, Amir Amiri, Nafas, sera présentée en première, précise Karine Beaudette. De même, on présentera pour la première fois Pater Noster du compositeur winnipégois Jim Hiscott, qui puise dans la tradition corse, et Dies Eerie : The Judgement Day Ride, d’andrew Balfour, qui allie chants du Moyen Âge, de la Renaissance et autochtone. »
(1) Le 10 mars à 20 h et le 11 mars à 14 h dans l’église Précieux-sang, 200, rue Kenny. Préconcert à 19 h le 10 mars. Billets : de 5 $ à 30 $. En vente sur www.cameratanova.com ou au (204) 918-4547.