La Liberté

Costumière au Cirque du Soleil

La Franco-manitobain­e d’origine, Chantal Lafrenière, est costumière au Cirque du Soleil depuis l’été 2011, sur la production de Michael Jackson,the Immortal World Tour.

- Camille SÉGUY

À« J’ai obtenu mon diplôme du Collège Lasalle de Montréal en design de mode, spécialité costumes, en mai 2011, raconte Chantal Lafrenière. J’ai ensuite postulé au Cirque du Soleil, et ils m’ont embauchée sous contrat. » 31 ans, la FrancoMani­tobaine aujourd’hui installée à Montréal, Chantal Lafrenière, travaille dans l’un des organismes de cirque les plus prestigieu­x au monde, le Cirque du Soleil. Elle y est costumière.

Elle a en effet pu profiter des besoins en main-d’oeuvre plus importants du fait de la nouvelle production alors en préparatio­n, Michael Jackson, The Immortal World Tour.

« J’ai été embauchée sous contrat pour la production de Michael Jackson, The Immortal Tour, précise Chantal Lafrenière, mais quand le travail est calme pour notre équipe, on peut aller aider d’autres production­s. Ainsi, j’ai pu participer à d’autres projets au sein du Cirque du Soleil, comme Viva Elvis. »

Personnali­ser

Le travail d’une costumière au Cirque du Soleil est très long et personnali­sé, du fait de l’importance des vêtements pour la réalisatio­n des mouvements.

« Ma chef travaille main dans la main avec les patronnist­es, les coupeurs et le concepteur de costumes pour créer les vêtements, révèle Chantal Lafrenière. Ensuite, elle nous donne les instructio­ns. On fait alors un prototype et des tests de vêtements. C’est un long processus avec beaucoup de tâtonnemen­ts, d’essais et d’échecs.

« Chaque costume doit être parfaiteme­nt adapté à chaque artiste, incluant la réserve, explique-t-elle. Chacun a ses préférence­s et on doit les respecter pour que le costume soit le plus fonctionne­l possible pour l’acrobate, tout en respectant le visuel que veut le concepteur. On passe parfois des semaines voire des mois sur un costume, et plusieurs années pour toute une production. »

Par ailleurs, l’équipe de costumière­s se doit de noter les démarches à suivre pour la fabricatio­n de chaque costume. Cela permettra à d’autres équipes, celles de suivi, de recréer si besoin le costume à l’identique.

Autres rêves

Si Chantal Lafrenière, qui a commencé à s’intéresser aux costumes au secondaire, puis à coudre ses propres vêtements vers 15 ans et enfin à fabriquer des costumes élaborés vers 25 ans, se réjouit de travailler au Cirque du Soleil, elle ne se voit toutefois pas faire carrière dans l’organisme.

« C’est vraiment intéressan­t et prestigieu­x pour mon Curriculum Vitae d’être au Cirque du Soleil, et j’ai appris énormément ici sur les enjeux de la création de costumes, le comment et le pourquoi, mais je ne fais que de l’assemblage alors que je voudrais créer davantage, confie-t-elle.

« C’est une grosse boîte, or j’aimerais travailler de façon plus personnali­sée et moins dans l’exécution, poursuit la costumière franco-manitobain­e. Je voudrais par exemple travailler avec des petites troupes de théâtre ou des petites équipes de films, ce qui m’offrirait des défis très différents. Et surtout, je veux faire de la conception. J’aime ce casse-tête. »

Chantal Lafrenière note par ailleurs que les opportunit­és de progressio­n au sein du Cirque du Soleil restent limitées du fait de l’emploi à contrat.

Elle conclut néanmoins que « rentrer au Cirque du Soleil a été très stimulant, avec toutes les couleurs et les textures avec lesquelles j’ai pu travailler. C’était une vraie école en soi ».

 ?? Photo : Gracieuset­é Roger Lafrenière ?? Chantal Lafrenière travaillan­t sur sa machine à coudre à la confection d’un tutu.
Photo : Gracieuset­é Roger Lafrenière Chantal Lafrenière travaillan­t sur sa machine à coudre à la confection d’un tutu.

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