Des questions de justice
Cette semaine, la justice a occupé une place d’honneur dans les propos des leaders des partis politiques. Est-il juste qu’un terroriste garde sa citoyenneté canadienne? Est-il juste que les Métis ne soient pas réconciliés avec la Couronne? Est-il juste d’
« Démuseler » grâce à l’inter-partisan
La chef du Parti vert Elizabeth May accueille favorablement l’engagement du Nouveau parti démocratique de « démuseler » les scientifiques qui travaillent pour les agences gouvernementales et divers organismes sous l’égide du fédéral.
Soupçonnant une possible victoire néodémocrate ou libérale, la leader verte est allée jusqu’à promettre de travailler en étroite collaboration avec le prochain gouvernent, espéré minoritaire, pour que cela se produise.
« Les scientifiques canadiens doivent être libres d’effectuer leur travail sans interférence politique. Le gouvernement conservateur de Stephen Harper a constamment interféré dans le travail important des scientifiques. Il les a empêchés de parler aux médias. Il a banni l’accès à la recherche publiée. Les députés verts qui seront élus cet automne travailleront sans partisanerie pour assurer que les scientifiques canadiens puissent parler librement sans censure ou interférence politique. »
Il ne reste plus qu’à convaincre libéraux et néo-démocrates de s’engager à la promotion de la coopération inter-partisane.
Parlez-vous michif?
Les injustices commises envers les Métis après l’entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne en 1870 font l’objet de discussions – et de promesses – dans cette campagne électorale.
De passage à Winnipeg, le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, a annoncé qu’il allait « concrétiser la réconciliation avec la nation métisse ». Une réconciliation qui s’effectuerait grâce à des négociations avec la Manitoba Metis Federation pour régler la revendication territoriale de l’organisme, en principe nécessaires suite au jugement, en 2013, de la Cour suprême du Canada. Trudeau a aussi promis de financer davantage la formation des Métis pour améliorer leur employabilité et ainsi mieux assurer le développement économique des communautés métisses.
À l’annonce libérale, le chef néodémocrate Thomas Mulcair s’est aussitôt engagé à « négocier de bonne foi une entente avec la MMF ».
Le descendant théorique des conservateurs de Sir John A. Macdonald, Stephen Harper, ne s’est pas prononcé sur la question.
Que vaut la citoyenneté canadienne?
« On ne peut pas bien gouverner si on ne comprend pas les valeurs et les réalités des Canadiens ordinaires. »
Voilà ce qu’a lancé le chef du Parti conservateur, Stephen Harper, récemment interviewé par le Metro de Winnipeg, en critiquant les autres partis politiques qui s’opposent à retirer la citoyenneté canadienne aux personnes reconnues coupables d’actes de terrorisme.
Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, pense que les conservateurs cherchent à créer une citoyenneté de deuxième classe. « Dès qu’on fait de la citoyenneté canadienne la récompense d’une bonne conduite, elle perd sa valeur pour tous les Canadiens. Dépouiller une personne de sa citoyenneté est très, très effrayant. »
Le leader des néo-démocrates, Thomas Mulcair, croit qu’en préconisant ces « mesures radicales », Stephen Harper « se pavane devant ses partisans de la droite ».
Harper, quant à lui, déclare que le NPD et le PLC font preuve « d’un élitisme gonflé aux stéroïdes ». « Si on ne peut pas retirer la citoyenneté d’un terroriste qui a commis des crimes de guerre, notre pays représente quoi, au juste? »
Reste à savoir comment les Canadiens ordinaires exprimeront leurs valeurs le 19 octobre.