La Liberté

Après le Québec, l’espoir manitobain

Cela fait exactement deux ans qu’il s’est installé au Canada avec sa famille.André Nandjui,aujourd’hui âgé de 35 ans, a quitté son pays, la Côte d’Ivoire déchirée par la guerre, pour se construire un meilleur avenir socioprofe­ssionnel au Canada.

- Belinda AVIA presse1@la-liberte.mb.ca

André Nandjui, comptable de formation, résume ainsi sa vie : « Je suis jeune. Je n’ai pas d’autre option que de trouver un bon emploi pour assurer un équilibre financier à ma famille et offrir un bel avenir à mes enfants. Voilà ce qui m’a poussé à partir d’Afrique.

« La Côte d’Ivoire n’est plus en guerre, mais la situation politique et économique du pays ne permettaie­nt pas à des jeunes comme moi de se projeter dans l’avenir.

Je me rappelle bien, je suis arrivé à la ville de Québec le 15 novembre 2013. L’hiver était presqu’à la porte. On a été bien accueilli, Catherine, mon épouse, et nos filles MarieAimée et Marilyn. »

Quelques semaines après son arrivée, André Nandjui voyait ses économies s’envoler et pensait fort à se trouver un emploi. Il faisait face à une réalité incontourn­able : décrocher son premier emploi au Québec en tant que nouvel immigrant.

« C’était un dur labeur. Surtout si tu n’as pas d’expérience québécoise. Mais il fallait quand même que quelqu’un te donne cette opportunit­é de travailler une première fois pour acquérir la fameuse expérience québécoise. » Finalement, le jeune Ivoirien opte pour un emploi de nuit dans une compagnie d’emballage de produits alimentair­es. « J’étais préposé à l’assainisse­ment et on lavait les machines toutes les nuits. Un job bien loin de mes compétence­s. » Il a abandonné ce travail trois mois plus tard, parce qu’il voulait faire des études pour mettre à jour ses compétence­s techniques en comptabili­té.

Après une seconde tentative de recherche d’emploi dans son domaine, André Nandjui réalisa qu’il n’avait plus sa place au Québec. « Nous voulions un endroit qui nous permettrai­t de nous intégrer facilement sur le plan profession­nel. Le Québec nous a fatigués en terme d’insertion. La frustratio­n venait du fait qu’on n’arrivait pas à trouver notre place sur le plan profession­nel. On ne nous offrait que des emplois qui n’étaient pas liés à notre domaine de formation. »

« Quand le temps est venu de quitter le Québec, nous regardions plus du côté de l’Ouest. On était plus attiré par la Saskatchew­an. Mais en même temps, le coût de la vie et le prix des logements nous ont dissuadés. »

Après une longue réflexion, la balance a penché du côté du Manitoba. André et sa famille ont choisi d’immigrer de nouveau à Winnipeg pour apprendre l’anglais et envisager de nouvelles opportunit­és d’emploi. Il est arrivé en premier dans la capitale winnipégoi­se le 23 juin 2015, suivi par le reste de sa famille le 1er juillet.

Les voilà à peine arrivés au Manitoba, mais le bilan est déjà positif pour André Nandjui et sa famille. « Je pense qu’on est mieux ici, nous avons l’appui de différents organismes pour nous aider à mieux nous installer. Il y a de l’espoir pour s’insérer dans un milieu profession­nel ici. On va y aller, faire la formation qu’il faut, et on verra. Nous trouvons que la vie est moins cher ici qu’au Québec. Les enfants sont épanouis à l’école et on ne demande pas mieux pour eux. »

Actuelleme­nt, André Nandjui et sa femme suivent des cours d’anglais. Lui-même accepte, par intervalle­s, des emplois de travaux généraux.

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Photo : Belinda Avia André Nandjui, jeune immigrant au Canada, d’origine ivoirienne.
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