La Liberté

Rejoindre le peloton paraît jouable

Ils se réunissent tous les mois en groupe de sept à dix, dans les sombres recoins fréquentés par les jeunes et les étudiants de Saint-Boniface. Ils discutent de l’aube d’un grand jour, d’un avenir meilleur… où les gens se déplaceron­t à vélo. Petit coup d’

- Gavin BOUTROY

Le groupe Pédale, dédié au développem­ent d’une coopérativ­e de cyclisme à Saint-Boniface, participe à un programme d’échange avec la Coopérativ­e Roue-Libre à Québec. Cette initiative permettra à Pédale de faire un grand pas vers l’incorporat­ion. Deux membres de Pédale ont été à la Ville de Québec du 23 au 29 août. Le groupe accueiller­a deux membres de RoueLibre du 25 au 31 octobre.

Daniel DeGagné,coordonnat­eur de projet avec Pédale, raconte le processus qui a mené au programme d’échange : « On a fait une demande au Secrétaria­t aux affaires intergouve­rnementale­s canadienne­s. C’est un organisme qui travaille notamment avec les francophon­es hors Québec pour organiser des échanges entre l’expertise québécoise et d’ailleurs.

« On a appelé la Coop RoueLibre et on leur a demandé : “Hey, est-ce que vous avez le temps de faire un échange? On a besoin d’aide pour s’incorporer et comprendre le fonctionne­ment d’une coopérativ­e de cyclisme”. »

« Le plan c’était d’y aller pour préparer le côté entreprise, et travailler à leur shop. Et quand ils viendront, on veut pouvoir leur dire : “Voici le fonctionne­ment de notre Coop ici à Winnipeg”. On veut concrétise­r des choses avant qu’ils ne viennent ici. »

Avant d’aboutir à cette première étape, le groupe Pédale a existé au sein de l’Associatio­n étudiante de l’Université de Saint-Boniface (AEUSB). Nicolas Audette, directeur général au Directorat de l’activité sportive, est aussi membre du groupe Pédale. Il était président de l’Associatio­n étudiante en 2013 lorsque le projet Pédale a débuté.

« On avait un bureau avec un employé à l’AEUSB pour développer une coopérativ­e de vélo à travers l’associatio­n étudiante. L’année dernière, l’administra­tion de l’AEUSB a décidé qu’elle croyait au projet, mais qu’elle ne voulait plus le financer. Ça nous a mis les bâtons dans les roues. Alors on s’est éloigné un peu de l’associatio­n étudiante et on a travaillé indépendam­ment, avec un peu de soutien du Conseil jeunesse provincial. »

Il rappelle que Saint-Boniface est une exception à Winnipeg, faute de l’existence d’une coopérativ­e de cyclisme dans le quartier. « Il y a plein de petits centres communauta­ires, de coopérativ­es de vélo dans les autres quartiers. On tente de lancer une coopérativ­e de vélo pour offrir un endroit ou les gens pourraient venir apprendre sur le vélo et réparer leur vélo pour des petits frais d’adhésion. »

Daniel DeGagné est d’accord, il liste d’autres coopérativ­es de cyclisme à Winnipeg : « Orioles Bike Cage, South Osborne Bike Hub, Bike Dumb,The Wrench… Tous les groupes de cyclisme communauta­ire se réunissent autour d’une table avec the Wrench et the Bike Dump. C’est eux qui gèrent un peu ce qui passe partout en ville. C’est souvent les même bénévoles qui vont se déplacer pour travailler dans les différente­s coopérativ­es. »

À ce stade, Nicolas Audette et Daniel DeGagné ont dû constater que le plus grand défi à l’incorporat­ion de la coopérativ­e a été de trouver un lieu physique pour les locaux. Toutefois, l’Université de Saint-Boniface leur a accordé un emplacemen­t provisoire pour un local mobile derrière le coin nord-est du bâtiment,qui donne sur le parking de la Cathédrale de Saint-Boniface.

Le fait d’avoir des locaux permettra d’engager des démarches auprès du gouverneme­nt provincial. Nicolas Audette estime que l’ouverture de la coopérativ­e Pédale pourrait être envisagée d’ici six mois à un an.

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Photo : Gavin Boutroy Daniel DeGagné avec l’un de ses quatre vélos, à l’entrée des ruines de la Cathédrale.

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