La Liberté

Citation DE LA SEMAINE

Lili Lavack a tout de suite voulu relever le défi de créer des costumes pour la pièce Plus (+) que toidu Cercle Molière lorsqu’on lui a demandé. « J’avais hâte de révéler la psychologi­e des personnage­s par le biais des costumes qu’ils porteraien­t. »

- Daniel BAHUAUD redaction@la-liberte.mb.ca

« Un costume, c’est plus qu’un vêtement. Il explique la personne. » La couturière de mode Lili Lavack a pour une première fois relevé le défi de créer des costumes pour une pièce du Cercle Molière. Elle est heureuse d’avoir pu révéler la psychologi­e des personnage­s dans les costumes qu’ils ont portés.

Pour la première fois, la couturière de mode Lili Lavack est costumière d’une pièce de théâtre. Jusqu’au 12 décembre, le public peut contempler ses créations, et s’intéresser à leur significat­ion, lorsque les comédiens de Plus (+) que toi se présentent sous les feux de la rampe au Théâtre Cercle Molière. (1)

Pour la créatrice de vêtements, l’attrait de ce nouveau défi était clair : « Un costume, c’est plus qu’un vêtement. Il explique la personne. Ou tout au moins, il permet au public de mieux comprendre les peines et les espoirs des personnage­s. Sans parler de leur relation avec les autres. Les vêtements communique­nt. Ils parlent.

« Cette communicat­ion se fait surtout inconsciem­ment. Mais elle se fait. Pendant la durée d’une pièce, le public a le temps d’absorber les menus détails du décor, de l’éclairage, du maquillage et des costumes. Il remarque tout. Les costumes contribuen­t à l’impression globale. »

D’où l’importance de bien réfléchir aux costumes que portent les personnage­s. « Laura Lussier, la metteure en scène, et moi, nous avons une belle complicité. J’ai travaillé avec elle pour l’émission Viens voir ici!, qu’elle anime. Laura a été très ouverte. Elle m’a permis de partager ma perception des personnage­s. Je lui ai présenté la raison d’être de chaque choix que je faisais en élaborant les costumes. Elle a beaucoup apprécié mon approche. On a pu discuter de tout. »

Plus (+) que toi explore les coulisses d’une série télé-réalité, 100 % Douleurs, émission sensationn­aliste où les invités doivent raconter leurs malheurs. Laura Lussier explique : « Les personnage­s ont tous souffert. Ils veulent qu’on les comprenne. Ils veulent une connexion empathique. »

Pour Lili Lavack, le défi était de révéler ce désir relationne­l par le costume. « Il y a une psychologi­e de la couleur. Dans la pièce, on remarquera des couleurs très vives. Comme le rouge. D’habitude, le rouge exprime la passion. Mais il peut être agressant. Le rouge fâche, parce qu’il contient beaucoup d’énergie. Il peut être repoussant.

« L’ironie, c’est qu’un personnage de la pièce porte beaucoup de rouge parce qu’il cherche l’attention. Son vêtement est criant. Le message semble être “Regarde-moi!” Mais sa couleur a un effet repoussant. En puis il y a aussi le style très formel du vêtement. Il révèle un manque de souplesse et une pensée rigide. D’autres personnage­s portent des costumes plus fluides, qui représente­nt une vision plus souple, et saine, de la vie.

« Faire connaître les traits de caractère des personnage­s a été pour moi un vrai plaisir. Je rêve déjà de pouvoir créer des costumes pour d’autres pièces, pour révéler d’autres personnage­s. »

(1) Plus (+) que toi est présentée jusqu’au 12 décembre au Théâtre Cercle Molière, 340 boulevard Provencher. Les sous-titres en anglais seront offerts pour certaines représenta­tions. Les réservatio­ns sont recommandé­es. Billets : 204-233-8053 ou au www.cerclemoli­ere.com.

 ?? Photo : Daniel Bahuaud ?? Lili Lavack : « On a beau concevoir des costumes complexes, il faut aussi tenir compte du fait que les comédiens doivent pouvoir changer de costume rapidement. C’est un défi plus technique, peut-être, mais essentiel au bon déroulemen­t de la pièce. »
Photo : Daniel Bahuaud Lili Lavack : « On a beau concevoir des costumes complexes, il faut aussi tenir compte du fait que les comédiens doivent pouvoir changer de costume rapidement. C’est un défi plus technique, peut-être, mais essentiel au bon déroulemen­t de la pièce. »

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