Lettre ouverte à Robert-Falcon Ouellette
Avec 128 nouveaux députés libéraux inexpérimentés (sur les 184 élus), il était inévitable que tôt ou tard certains d'entre eux aillent se mettre dans de vilains draps. Quel dommage que vous fussiez le premier. Je me réfère évidemment au retrait de votre candidature pour le poste de président de la Chambre des communes, suite à ce que vous avez qualifié de mauvais choix de mots en décrivant vos rapports hypothétiques avec le Premier ministre.
Cependant, le fait même d’avoir posé votre candidature reflète une erreur de jugement encore plus grave. L’efficacité du président de la Chambre tient en grande partie au respect et à l’autorité morale qu'il commande auprès de tous les parlementaires. Ce respect se mérite par des années de travail et de collaboration. N'ayant jamais mis pied au Parlement, vous ne jouissiez pas de ce respect ou de cette autorité.
Le geste sans précédent d'avoir invité les citoyens à communiquer avec leurs députés pour appuyer votre candidature constitue également une erreur de jugement.Vos collègues députés n'auraient pas apprécié une telle tentative d'influencer leur vote secret sur une question qu'ils considèrent à juste titre comme un choix très personnel.
Vous avez, M. Ouellette, des talents indéniables, une personnalité charismatique, un CV impressionnant, un idéalisme louable et un désir évident d'être au service de la société. Il est à espérer que le fiasco de votre candidature avortée vous serve de nécessaire cure d'humilité. Cela vous permettra ensuite de jouer le rôle important au Parlement dont vous êtes capable et dont nous pourrons tous être fiers.