La clé donnée en 1999
«Tout a commencé avec la recherche de James Fraser Mustard », lance Joanne Colliou, la gestionnaire de la Coalition francophone de la petite enfance du Manitoba. « Lorsque ce médecin ontarien a publié son rapport The Early Years Study - Reversing the Real Brain Drain en 1999, ça a marqué le début d’une révolution dans notre façon d’envisager la petite enfance, dans tous les domaines imaginables : enseignement, santé physique, santé mentale, développement langagier et j’en passe.
« Mustard a prouvé que le cerveau se développe le plus au cours des premières cinq années de la vie d’une personne. À titre d’exemple, un enfant à qui on parle français pendant les deux premières années de sa vie va développer dans sa “mémoire” cérébrale une compréhension de la langue qu’il conservera pour toute sa vie. Même s’il cesse d’entendre du français à trois ans. S’il reprend son apprentissage de la langue 15 ans plus tard, la langue lui reviendra beaucoup plus facilement que s’il ne l’avait jamais entendue lorsqu’il était bambin.
« Pour l’apprentissage du français, sans parler du développement de l’identité francophone et de l’attachement d’une personne à la langue, la petite enfance est donc un élément clé. C’est le stade de développement déterminant, la fondation sur laquelle est érigée tout l’apprentissage qui se fait à partir de la maternelle. C’est donc important d’exposer un enfant le plut tôt possible au français. »