COMMENT FERONT LES ROUGES?
Ils sont champions provinciaux. Leurs joueurs ont de grandeshabiletéstechniques.MaiscommentlesRougesde l’Université de Saint-Boniface feront-ils pour maintenir leur élan en 2016, étant donné le roulement au sein de l’équipe? Justin Légaré, l’entraîneur, a
Les Rouges, l’équipe de soccer de l’USB, sont redevenus les champions de la Manitoba Colleges Athletic Conference. Mais étant donné le roulement au sein de l’équipe, comment l’entraîneur Justin Légaré vatil s’y prendre pour garder une équipe championne?
Le soccer à l’Université de Saint-Boniface, c’est du sérieux. En octobre, les Rouges ont remporté le Championnat 2015 de la Manitoba Colleges Athletic Conference (MCAC), en battant 2 à 0 les Blazers de la Canadian Mennonite University. En 2014, l’équipe a monté le même coup, en obtenant une victoire de 3 à 1 contre les Rebels du Red River College. L’année d’avant, l’équipe s’était également rendue en finale.
Pourtant, explique Justin Légaré, l’entraîneur des Rouges, l’engouement pour le soccer à l’USB ne remonte qu’à quelques années.
« Le programme à l’USB a énormément évolué. Au départ, le soccer était plutôt considéré comme un sport communautaire. J’ai joué pour l’équipe alors que j’étais étudiant. Et même après. Aujourd’hui, ça ne serait pas permis, parce que la MCAC a changé ses règlements. Pour intégrer une équipe, il faut être étudiant à temps plein.
« Ce changement me convient. J’entraîne l’équipe depuis six ans et j’ai pu constater l’évolution vers la formation d’équipes de calibre presque semi-professionnel. C’est ce que je souhaite. J’ai commencé à jouer au soccer dans des équipes de Saint-Vital à l’âge de dix ans. Je prends ce sport au sérieux. Maintenant que l’USB accueille beaucoup d’étudiants africains qui ont grandi avec le soccer comme les Canadiens grandissent avec le hockey, nous avons accès à des joueurs très habiles. Et passionnés.
« Les 26 joueurs des Rouges sont très, très forts. Mais certains n’ont pas l’expérience de jouer dans des ligues de soccer. Quand on a commencé à jouer ensemble, en septembre, on n’avait pas de système de jeu. En plus, les joueurs devaient apprendre à jouer plus longtemps, parce que le soccer n’a pas autant de changements de ligne que le hockey.
« Les équipiers avaient donc besoin de cultiver leur endurance. Pour y arriver, il faut non seulement travailler le physique, mais le mental. Le secret de la réussite au soccer, c’est la concentration. Quand tu es rendu à la 80e minute d’un match, c’est la concentration qui te sauvera. »
Ailier gauche des Rouges, Amine M’rabet a été gardien de but pour l’Étoile, et ensuite le Wydad, deux équipes de Casablanca. L’athlète est convaincu que « les Rouges, c’est la meilleure équipe universitaire au Canada ». « Notre victoire provinciale, c’est grâce à de Justin Légaré. Il a exigé de nous un jeu d’un calibre élevé. On a travaillé fort. La saison officielle commence en septembre et se termine à la fin octobre. On se rencontrait pour pratiquer à tous les deux jours. Et ça, c’est sans compter les matchs. La période la plus intense a eu lieu lorsqu’on a joué cinq matchs en sept jours. Ce n’était vraiment pas facile.
« Heureusement, on a d’excellents joueurs. La plupart sont de l’Afrique, mais il y a aussi quelques Canadiens qui sont de merveilleux athlètes. Nos attaquants sont très forts et nos arrières aussi. J’adore jouer avec les Rouges. Je suis de petite taille, alors mon objectif n’est pas de marquer des buts. J’aime plutôt la satisfaction de créer des occasions aux autres. Je suis très heureux que Justin Légaré m’ait choisi. À la première pratique, 46 étudiants se sont présentés. Seulement 26 ont été retenus. On a tous eu la chance de jouer, même si 18 athlètes ont été plus actifs la plupart du temps. En septembre prochain, je serai au rendez-vous pour réintégrer l’équipe. J’espère qu’on gardera ma place. »
Justin Légaré a en effet besoin d’équipiers expérimentés. « Le plus grand défi est le roulement au sein des Rouges. L’an dernier, on a perdu 70 % des joueurs. Ils terminent leurs études et partent. Il n’y a aucune garantie que les joueurs reviendront. En septembre, il y avait plein de gens qui me disaient que les Rouges ne pourraient pas être aussi bons qu’en 2014. Grâce à la discipline et au développement de notre jeu, on a tiré notre épingle du jeu. Et puis j’ai reçu beaucoup d’appui de notre nouveau directeur des sports, Éric Lemoine. Dès qu’il a vu les joueurs jouer, il a pu constater leurs habiletés. Il a tout fait pour m’encourager. Quand tu te sens appuyé, t’as encore plus le goût de réussir. »