La Liberté

« Aider son prochain est un devoir humain »

Tout a commencé début septembre avec les images choquantes du petit réfugié syrien Aylan Kurdi, gisant mort sur une plage de Turquie. Dès lors, les Canadiens se sont montrés de plus en plus nombreux à vouloir accueillir les réfugiés du Moyen-Orient. À La

- Daniel BAHUAUD redaction@la-liberte.mb.ca

Le Manitoba accueiller­a 2 000 réfugiés syriens dans les prochains mois, en grande partie grâce à l’initiative du gouverneme­nt Trudeau, qui propose d’aider 25 000 réfugiés à s’établir au Canada avant la fin de février. Mais à La Broquerie, le Conseil pastoral paroissial (CPP) de la paroisse catholique Saint-Joachim avait déjà décidé en septembre qu’il fallait accueillir des réfugiés. En peu de temps, il s’est mobilisé.

Il faut près de 30 000 $ pour parrainer une famille de réfugiés, somme qui est égalée par le fédéral. Le comité de Saint-Joachim en a déjà collecté 20 000 $.

Louis Balcaen assure : « Les gens sont très généreux. Récemment, une dame nous a donné 1 000 $. C’est incroyable. Ce qui est beau dans notre démarche, c’est qu’elle nous prépare à accueillir des gens qu’on n’a pas encore rencontrés. En se préparant à les aider, on se prépare à les aimer. En un sens, on les aime déjà. J’ai tellement reçu de la vie. Je crois que Dieu nous lance le défi de donner à notre tour. Accueillir des réfugiés, c’est un privilège. Et un devoir. Un devoir humain. »

Le coordonnat­eur du groupe explique les origines du projet : « En septembre, le Pape François exhortait les fidèles à aider les Syriens déplacés. La Conférence des évêques catholique­s du Canada a lancé l’appel au niveau national. Le CPP de Saint-Joachim a donc décidé d’accueillir une famille de réfugiés. Il m’a approché pour coordonner le projet, étant donné que j’avais un peu d’expérience dans le parrainage de réfugiés. »

En effet, en 2005, Louis Balcaen a aidé à accueillir une famille rwandaise à Saint-Boniface. Et en 1979, plusieurs membres de la famille Balcaen ont parrainé des réfugiés vietnamien­s.

« J’ai accepté l’invitation du CPP à une condition : qu’on ne se limite pas aux fidèles de Saint-Joachim, mais qu’on lance l’invitation à tout la communauté de La Broquerie de se joindre à nous. »

C’est ainsi que le Comité de Saint-Joachim est venu à être composé de 10 personnes, représenta­nt la paroisse, mais aussi les entreprene­urs de La Broquerie, ainsi que l’école Saint-Joachim et l’Arborgate School. Les communauté­s de Saint-Labre et de Woodridge sont aussi représenté­es. Un représenta­nt de la paroisse Saint-Émile, située dans le quartier de Saint-Vital à Winnipeg, siège également au comité.

Louis Balcaen explique sa présence. « On est allé chercher la participat­ion des fidèles de Winnipeg parce que nous voulons parrainer une famille de réfugiés, une famille avec deux parents et plusieurs enfants. Et nous voulons les aider à s’établir en ville. Les réfugiés auront accès à toutes sortes de ressources qui ne sont pas disponible­s aussi rapidement à la campagne.

« Pour ça, il nous fallait des alliés à Winnipeg. Parrainer une famille, c’est un projet de longue haleine. Il faut non seulement collecter de l’argent pour faire venir les réfugiés. Il faut aussi assurer un suivi. Les aider à s’orienter dès leur arrivée. Organiser le logement, le mobilier, les visites chez le médecin. Tout, quoi. Pour y arriver, il faut des gens à la porte. »

Au moment d’écrire ces lignes, le comité de Saint-Joachim n’avait toujours pas choisi de réfugiés.

« On reçoit une liste chaque semaine de personnes éligibles. Mais on n’a pas encore trouvé la famille qu’on cherche. Notre désir d’accueillir une famille à deux parents n’est pas arbitraire. Si nous accueillon­s une mère avec des enfants, ou un père avec des enfants, il faudra voir à la garde des petits. Certaines combinaiso­ns de réfugiés, comme deux familles, rendent encore plus compliquée la recherche d’un logement. Surtout en ville, parce qu’à Winnipeg, le logement est plus difficile à obtenir qu’à la campagne. »

Parmi les personnes déplacées par les conflits au Moyen-Orient, on compte non seulement des Syriens, mais des Éthiopiens, des Iraquiens et des Érythréens.

« Une fois qu’on connaîtra la nationalit­é des réfugiés, on pourra contacter les associatio­ns winnipégoi­ses appropriée­s, pour qu’elles puissent tisser des liens avec les réfugiés. On compte près de 200 Syriens à Winnipeg. La présence de la communauté syrienne aidera nos réfugiés énormément dans leur processus d’adaptation au Canada. »

 ?? Photo : Gracieuset­é comité SaintJoach­im ?? Le comité de Saint-Joachim, réuni le 8 décembre à La Broquerie. De gauche à droite : Alfred Fillion (paroisse Saint-Émile), Marcel Matte (paroisse Saint-Émile), Rachel Lachmit (Woodridge), Louis Balcaen (paroisse Saint-Joachim), Raynald Dupuis (école...
Photo : Gracieuset­é comité SaintJoach­im Le comité de Saint-Joachim, réuni le 8 décembre à La Broquerie. De gauche à droite : Alfred Fillion (paroisse Saint-Émile), Marcel Matte (paroisse Saint-Émile), Rachel Lachmit (Woodridge), Louis Balcaen (paroisse Saint-Joachim), Raynald Dupuis (école...
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