Une garderie pour répondre à un vrai besoin
L’Université de Saint-Boniface devrait-elle se doter d’une garderie? En septembre, lorsque l’institution a décidé d’abandonner la mise sur pied d’un Centre d’excellence enfant, famille et communauté, projet qui aurait combiné une garderie et un centre de
Un comité ad hoc du Bureau des gouverneurs de l’Université de Saint-Boniface étudiera la possibilité de mettre sur pied une garderie à l’institution.
Composé de membres du personnel de l’USB, ainsi que d’étudiants et de représentants du grand public, le comité étudiera les différentes formes que pourraient prendre un projet de garderie, et proposera ses idées à la réunion du Bureau des gouverneurs du 22 mars 2016. Le comité ad hoc est présidé par Monique Fillion, qui siège au Bureau des gouverneurs à titre de représentante de la Société francomanitobaine.
Antoine Hacault, le président du Bureau des gouverneurs de l’USB, élabore :
« La question d’un support approprié dans le domaine de la petite enfance est importante. C’est pour cela qu’un comité spécial a été établi pour étudier la possibilité d’une garderie. Il examinera à fond les formes qu’elle pourrait prendre, ainsi que le rôle que pourrait jouer l’USB dans son élaboration ou son opération. Tout cela reste à déterminer. Après le 22 mars 2016, on aura le rapport du comité ad hoc en main. »
On se rappellera que le 22 septembre dernier, le Bureau des gouverneurs avait annoncé qu’il suspendait le projet d’un Centre d’excellence enfant, famille et communauté. En juillet la Province avait refusé la demande de permis et de financement partiel relative au projet.
La décision s’est avérée controversée. À l’Assemblée générale annuelle de la SFM, le 15 octobre, Stéphanie Rouet, une chargée de cours à la faculté d’Éducation de l’USB, a déposé une proposition demandant à la SFM de se pencher sur la décision du Bureau des gouverneurs. (1)
Stéphanie Rouet se réjouit que « l’USB reconnaît au moins les besoins des étudiants, du personnel et des éducateurs ».
« Notre communauté scolaire veut un centre de garde. À ce niveau, l’USB a compris le message. Ce que je déplore toujours, c’est l’absence de la composante recherche en petite enfance. C’est un élément essentiel qui faisait partie du projet du Centre d’excellence enfant, famille et communauté. Avec ce projet, il y avait la possibilité d’observer la francisation des petits qui auraient fréquenté la garderie, pour ensuite élaborer des nouveaux curriculums ou encore entamer des recherches sur divers aspects de la petite enfance. J’ai l’impression qu’on s’est tiré dans le pied. »
Joanne Colliou, gestionnaire à la Coalition francophone de la petite enfance du Manitoba regrette, elle aussi, la décision de ne pas aller de l’avant avec le projet.
« Le Centre d’excellence enfant, famille et communauté nous aurait aidé à améliorer la formation des professionnels de la petite enfance. Ils auraient eu la chance d’observer discrètement les jeunes qui fréquentent la garderie. À l’heure actuelle, il n’y a pas assez de garderies francophones pour que les étudiants en petite enfance puissent y faire des stages. Souvent, ils doivent se rendre à des garderies anglophones. Le centre d’excellence aurait été un vrai atout pour l’USB, qui aurait contribué à son prestige et stimulé du recrutement dans le domaine des études de la petite enfance. »
Sylvie Boivin, la directrice générale de la Fédération des Parents du Manitoba, souligne que « rien n’empêche l’USB d’ajouter graduellement une composante recherche à son projet de garderie.
« Si la garderie est établie, l’USB pourrait ensuite examiner la possibilité d’intégrer la recherche, selon les moyens financiers disponibles. Dès l’ouverture d’une garderie, il y aurait possibilité d’accueillir des stagiaires de l’USB qui cherchent à obtenir leur diplôme de la jeune enfance. »
Lucie Asseray, étudiante en service social à l’USB, a présenté sa candidature au comité ad hoc, à titre de représentante des étudiants. À son avis, le besoin d’une garderie à l’USB est « criant ».
« On peut certainement parler du mérite d’un Centre d’excellence enfant, famille et communauté. Mais j’ai un enfant dans une garderie privée anglophone. J’ai eu recours à ce service parce qu’à la fin de mon congé de maternité, il me restait encore une année d’études à compléter. Pourtant, je suis d’origine française. Bien entendu, j’aurais aimé que ma fille soit dans une garderie francophone, avec du personnel qualifié. Mais je n’ai pas eu de choix. Je sais que si ce projet voit le jour, même s’il avance rapidement, ce sera pour d’autres parents. Ça ne me décourage pas de vouloir participer à son élaboration. C’est important qu’une université se dote d’une garderie. »
Stéphanie Rouet se réjouit que « l’USB reconnaît au moins les besoins des étudiants, du personnel et des éducateurs ».
(1) La Liberté a par ailleurs publié, dans son numéro du 21 au 27 octobre, une lettre déplorant l’abandon du projet. La lettre était signée par Jean Valenti, le président de l’Association des professeurs de l’USB ; Jacqueline Fortier, la présidente du Personnel à l’appui des services académiques de l’USB ; Jean Vouillon, le président de l’Association professionnelle de l’École technique et professionnelle, ainsi que Beydi Traoré, le président de l’Association étudiante de l’USB.