La Liberté

SACS DE COUCHAGE DEMANDÉS

Depuis deux ans, la Fondation du Café suspendu travaille avec plusieurs cafés Second Cup de Winnipeg pour offrir un café chaud aux personnes démunies. Maintenant, avec l’approche des fêtes et de l’hiver, la Fondation veut offrir des sacs de couchage à ceu

- Ruby Irene PRATKA presse3@la-liberte.mb.ca

Dans la veine des cafés suspendus, l’équipe qui entoure John Ferrer, bénévole à la Paroisse PrécieuxSa­ng, vient de lancer une nouvelle manière d’aider les démunis : donner un sac de couchage pour les sansabri.

John Ferrer, l’initiateur de la Fondation, explique que l’idée est le résultat des rencontres entre les bénévoles de la Fondation et quelques personnes sans abri de Saint-Boniface. « On connaît des itinérants. Certains nous ont dit qu’ils ne se sentent pas à l’aise dans des refuges, que leurs animaux de compagnie y sont interdits ou qu’ils ont peur qu’on les vole. Alors ils préfèrent dormir dehors. Ils nous ont dit que des sacs de couchage seraient utiles. »

Les sacs de couchage neufs ou usagés en bon état peuvent être déposés à l’Université de SaintBonif­ace ou à la Paroisse PrécieuxSa­ng. Ils seront remis au Centre Flavie-Laurent, où ils seront distribués aux gens qui en ont besoin. Ceux qui veulent contribuer peuvent aussi faire un don de 64,39 $ à la Paroisse Précieux-Sang pour financer l’achat d’un sac.

John Ferrer espère recueillir une trentaine de sacs de couchage. Il n’y a pas de date butoir pour la collecte.

Gilbert Vielfaure, directeur du Centre Flavie-Laurent, suggère que les contribute­urs pensent aussi à donner des couches pour bébés. « Nous sommes heureux de distribuer les sacs de couchage, mais les gens qui dorment dehors à l’année représente­nt une très petite proportion de notre clientèle. Nous avons 27 000 clients. Plus de 60 % de nos clientes femmes, 10 000 personnes, ont des enfants à charge. Elles sont moins visibles parce qu’elles ne peuvent pas dormir sous un pont. C’est beau de donner un sac de couchage, mais on encourage aussi les gens à aider là où sont les plus grands besoins. »

La perspectiv­e du directeur du Centre ne dérange pas John Ferrer. « On a confié la distributi­on au Centre Flavie-Laurent. Ils ont de 15 à 20 ans d’expérience dans le domaine. S’ils recadrent notre idée, c’est pour rejoindre plus de gens dans le besoin. De notre côté, si nous n’avions pas la collaborat­ion des organismes communauta­ires, nous ne pourrions pas faire nos projets. »

John Ferrer, originaire du sud de la France, raconte que l’inspiratio­n pour le projet est venue d’un homme itinérant en particulie­r. « En France, je donnais une pièce de temps en temps aux gens qui étaient dans la rue, mais je n’avais jamais eu une vraie conversati­on avec l’un d’entre eux. Ici, quand j’ai commencé à m’impliquer auprès de la communauté de la Cathédrale de Saint-Boniface, j’en ai rencontré quelques-uns. Ils venaient en petit groupe et j’avoue que j’étais un peu inquiet au départ. Mais ils restaient très respectueu­x du lieu. Il y a un homme qui parle français que je croise souvent à la Cathédrale. Je sympathise beaucoup avec lui. Même quand il fait -30 dehors il ne se plaint pas. Il est toujours respectabl­e et de bonne humeur. Je me suis rendu compte que c’est un être humain comme un autre. C’est grâce à lui qu’on a mis en route ce projet-là. »

Ce n’est pas la première fois que la Fondation du café suspendu élargit ses activités au-delà du simple café. John Ferrer poursuit : « Nous sommes un équipe de dix bénévoles (1) et on a toujours des idées différente­s. On essaye de trouver une bonne idée par mois et de la mettre en place. Par exemple, au cours de l’été nous avons pu offrir des cours de natation et des parties de bowling, qui ont été redistribu­és aux enfants clients de l’Accueil francophon­e. Nos projets partent d’idées simples, en collaborat­ion avec des structures comme l’Accueil francophon­e et le Centre Flavie-Laurent. »

Les projets de la Fondation du Café suspendu se construise­nt à coups de dons petits, concrets et anonymes. « On veut que les gens se sentent aidés, mais qu’ils ne se sentent pas inférieurs. Ce n’est pas notre style de dire : C’est grâce à moi que tu as ça. »

(1) Les dix bénévoles derrière la Fondation du Café suspendu sont John Ferrer, soeur Anne, Wilgis Agossa, Kevin Gallays, Joël Gosselin, Renald Johnson, Joëlle Lavoie, l’abbé Léon Mubikayi Kalengayi, Cyril Parent et Donald Sorin.

 ?? Photo : Ruby Irene Pratka ?? John Ferrer, bénévole à la Paroisse Précieux-Sang et initiateur de la Fondation du Café suspendu, collection­ne de sacs à couchage pour les démunis de Winnipeg cette saison.
Photo : Ruby Irene Pratka John Ferrer, bénévole à la Paroisse Précieux-Sang et initiateur de la Fondation du Café suspendu, collection­ne de sacs à couchage pour les démunis de Winnipeg cette saison.

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