Narcotrafic, contrôle d’armes et immigration clandestine
La fermeture hermétique des frontières est une réaction défensive d’États dont la souveraineté s’érode face à l’insécurité globale. Puisque les armes ne mettent pas fin à la violence, seule la menace à leur précieuse sécurité nationale engendrée par les divers trafics pourra inciter les entreprises américaines et l’État américain à revenir à une logique humaine. Les administrations américaine et mexicaine font face depuis deux décennies à une guerre au narcotrafic. Alors que le mandat d’Obama tire à sa fin, Donald Trump a proposé, sans blague, de parachever la construction d’un mur à la frontière sud des États-Unis et d’obliger le Mexique à en payer les coûts. Cette proposition surréaliste est liée aux trafics de drogues et d’armes, à la violence et à l’immigration clandestine qu’ils engendrent. Il ne s’agit pas de problèmes sociaux isolés, mais bien d’un maillon de l’économie capitaliste fondée sur l’exploitation et le profit. Les États-Unis fournissent les armes et la demande pour les drogues illicites, tandis que des milliers d’immigrants latinoaméricains fuient aux États-Unis pour échapper aux violences et améliorer leur sort. Mais les politiques migratoires ne favorisent pas leur intégration socioéconomique et culturelle. Cet afflux humain est pourtant l’un des effets secondaires de la vente des armes et de l’hégémonie américaine sur l’économie mondiale. Sans réforme du contrôle des armes et une réduction massive de leur production et de leurs ventes aux États-Unis et à l’international, toute répression contre l’immigration demeure injustifiée.