Menace sur la pensée critique
L’être humain n’est pas véritablement libre s’il ne fait que répéter ce qu’on lui a dit de croire. Il faut certes une instruction première par laquelle les humains apprennent les règles sociales de base, mais il faut qu’à cela s’ajoute le développement de la pensée critique qui permet de faire le point sur l’omniprésence de certaines valeurs qui teintent d’avance le jugement. Mais cette pensée critique est menacée par ce qu’on appelle la « crise de l’éducation ». L’éducation, selon plusieurs penseurs, est en crise car elle porte principalement sur l’apprentissage de différentes techniques et méthodes, à différents niveaux de complexité. Le tout dans le but de former des gens efficaces, mais sans véritablement insister sur le développement total de la personne et l’usage responsable de ces techniques apprises. Cela a pour conséquence, écrivait le philosophe Olivier Reboul, de sacrifier les matières dites « fondamentales » au profit de celles qui sont directement utiles. Avec pour résultat de forcer les enseignants à être eux-mêmes efficaces en les obligeant à introduire de nouvelles techniques et technologies pédagogiques qui ne sont pas toujours bien adaptées aux besoins éducatifs. Une culture ne perdure que par l’éducation. Or une culture célèbre les accomplissements provenant de la liberté de ses membres. Si l’éducation ne produit que des gens à la recherche du seul diplôme sans réfléchir au sens de leur discipline, la culture s’éteint. Pour que la culture perdure, il faut miser sur l’intelligence, non pas technique mais morale, des générations futures.