Un moment historique pour le CJP
La quarantaine de personnes présentes à l’AGA du Conseil Jeunesse Provincial (CJP) a fait l’histoire de l’organisme fondé en 1973. Suite aux élections, la moitié des membres du CA est dorénavant issue de l’immersion, dont le président, Derrek Bentley, qui succède à Justin Johnson.
L’impact des programmes d’immersion, qui datent du début des années 1970 avec l’école Sacré-Coeur à Winnipeg, a commencé à se faire sentir au CJP à partir de 2004. Cette année-là, l’assemblée élit Jillian Wolfe, qui siégera au CA jusqu’en 2007. Elle est depuis deux ans à l’emploi du Cercle Molière, en charge notamment du Gala du homard.
Jillian Wolfe ne quitte pas le CA du CJP avant qu’une deuxième personne issue de l’immersion, Michelle Fiola, ne rejoigne le CA en 2006 (jusqu’en 2010). Viendront ensuite Natalie Keller (2010 à 2012), Chloé Carpenter (2012 à 2013), Lane Gibson (2013 à 2015), Bernadette Seeholzer (2014 à septembre 2016), Jason Cegayle (depuis 2015), Gabriel Roberts (depuis 2015) et Elisha Corsiga, élue le 22 septembre 2016.
Le cas du nouveau président du CJP, Derrek Bentley, dont les deux parents sont anglophones, est particulier. Après avoir commencé sa scolarité à St. Norbert Immersion (maternelle à 9), il a opté pour des études secondaires à Gabrielle-Roy, dont il est sorti diplômé en 2011. Depuis lors il a travaillé au CJP à titre de contractuel sur divers dossiers.
Le départ de la présidence de Justin Johnson lui a permis de se poser un dilemme. « J’ai 23 ans. La limite d’âge pour siéger au conseil d’administration est 25 ans. Comme employé on est là pour exécuter les décisions du CA. J’ai finalement décidé de contribuer d’une autre façon au CJP. Je vais participer à établir les buts de l’organisme. »
Le moment est d’autant plus propice que le CJP a entamé sa réflexion sur un nouveau plan stratégique de cinq ans. Le précédent a couvert la période 2010-2015. Pour Derrek Bentley, deux priorités se dégagent d’emblée. « Il faut continuer à travailler à l’inclusion de tous ces francophones aux différents accents. Il faut aussi continuer de s’ouvrir aux Autochtones et aux Métis. Nous avons déjà commencé à mieux comprendre la question des écoles résidentielles. Dans la population manitobaine en général, nous avons une position unique comme bilingues pour mieux comprendre ces questions. » Roxane Dupuis, la directrice générale du CJP depuis 2003, ajoute que le plan stratégique doit aussi viser à accroître la visibilité du CJP au sein de la jeunesse. Et de la jeunesse au sein de la communauté. « Ce qui nous distingue et nous définit, c’est que nous sommes une organisation par et pour les jeunes. Grâce à notre implication dans le processus des États généraux, les jeunes prennent de plus en plus conscience de la communauté. Il faut agir pour qu’ils prennent toute leur place dans la communauté. » La communauté? « Je la vois comme un espace francophone à identités multiples. »