Au coeur de l’action
Pensezy bien. Quand estce que vous vous êtes senti au coeur de l’action? Vous allez sûrement me demander : « Mais quel type d’action? », « L’action pour quoi, pour qui? » Ça dépend de vous. C’est un moment où le temps semble s’arrêter. Où l’on oublie tous nos autres problèmes. Où nous vivons dans le moment présent. Où nous nous sentons comme si nous accomplissions quelque chose d’important.
Dans ma vie, je peux identifier certains moments clés où je me suis sentie réellement au coeur de l’action. Lorsque j’étais plus jeune, je vous aurais certainement dit : « lorsque j’étais dans une finale d’un sport ou d’un autre ». Mais maintenant, je vous dirais que c’est dans mon engagement envers Développement et Paix et des causes pour la justice sociale où je me sens le plus au coeur de l’action. Si vous suivez ma chronique depuis un certain temps, vous savez que j’ai eu l’occasion d’aller au Sommet des peuples à Rio de Janeiro pour discuter d’actions concrètes pour le développement durable. Lorsque nous y étions, nous nous sommes joints à une « manifestação » de plus de 80 000 autres personnes qui s’opposaient aux négociations qui se déroulaient entre les chefs d’États et leurs délégations à la conférence Rio+20 des Nations Unies.
Bien que les négociations aient avancé sans inclure les recommandations de la société civile, j’ai été inspirée par la mobilisation de mes consoeurs et confrères d’Amérique latine et d’ailleurs. À mon retour, je me suis sentie plus équipée et beaucoup plus à l’aise de me faire entendre dans des espaces publics. Comme premier pas, je me suis jointe au mouvement Idle No More pour revendiquer la Loi C45 qui a aboli la protection de 98 % de nos cours d’eaux au Canada. J’ai organisé, avec l’aide d’organismes partenaires, des marches pour le climat, dont l’une s’est déroulée devant les ruines de la Cathédrale de SaintBoniface. Et j’en passe. Tout cela pour dire que je me sentais le plus au coeur de l’action lorsque je luttais pour la sauvegarde de notre maison commune.
Comptonsnous tout de même chanceux de vivre la vie choyée que nous avons. Certaines gens doivent protéger leurs terres, leur environnement au quotidien. Elles sont au coeur de l’action à tous les jours. Et malheureusement, dans le confort de nos vies, il est facile de les oublier. Pensons aux gens des pays du Sud qui luttent constamment contre l’accaparement et l’empoisonnement de leurs terres. Pensons aux peuples autochtones qui protègent leurs terres ancestrales des compagnies minières et pétrolières et protègent les cours d’eau de la contamination. Et, comme le dit si bien le Pape François : « Je souhaite saluer, encourager et remercier tous ceux qui, dans les secteurs les plus variés de l’activité humaine, travaillent pour assurer la sauvegarde de la maison que nous partageons. Ceux qui luttent avec vigueur pour affronter les conséquences dramatiques de la dégradation de l’environnement sur la vie des plus pauvres dans le monde, méritent une gratitude spéciale. (Laudato Si’, 13) »
Cet automne, Développement et Paix lance sa campagne du 50e anniversaire. Pendant un an, nous allons célébrer 50 ans de solidarité avec nos partenaires du Sud. J’en connais plusieurs qui sont au coeur de l’action de Développement et Paix depuis ses tout débuts en 1967. Wow! OEuvrer pour la mission de Développement et Paix pendant près de 50 ans, c’est tout un accomplissement! Cela m’inspire de continuer à rester impliquée pour ajouter ma voix à ceux et celles qui luttent pour la justice sociale. Soyons solidaires avec nos consoeurs et nos confrères qui sont au coeur de l’action à tous les jours!