Au sujet de l’aide médicale à mourir
Madame la rédactrice,
Dans mon quatrième livre, publié en 2014 (Recueil d’histoires courtes), j’avais, dans les pages 191 à 198, discuté de l’euthanasie et demandé à mes lecteurs de m’aider à trouver une solution pour le dilemme d’un de mes amis. Je n’ai eu de réponse de personne.
Aujourd’hui on parle beaucoup d’aide médicale à mourir afin de pouvoir mourir dans la dignité. On
parle tout autant de toutes les conditions imposées qui rendent la chose presque impossible. Comme un Monsieur le décrivait à la télévision, une personne condamnée à une couche pleine, avec la bouche remplie de vomissure capable de l’étouffer traitreusement, constitue une image qui en soi justifie de l’aide pour mettre fin à ses jours.
Il ne faut pas laisser toutes sortes de raisons ou d’arguments embrouiller la situation. Je n’ai surtout pas aimé l’attitude de l’Église, qui veut agir contre ces personnes sans défense en disant qu’elle refusera les consolations coutumières et routinières après la mort.
Nous avons déjà subi des
coutumes semblables dans le passé avec les non‐baptisés et les personnes opprimées à en perdre la raison qui les ont mené au suicide. Même si après une vie pleine je reconnais que la vie est souvent une répétition de bêtises, il ne faut pas perpétuer davantage les bêtises.
Pour moi, l’aide médicale à mourir, ce n’est pas une question d’arrangement ou une question d’argent, mais bien une question de pure et simple compassion, de souci d’humanité et de miséricorde.
Surtout, il faut en toute humilité laisser Le Créateur juger la situation dans chaque cas.
Louis Bernardin Saint‐Raymond Le 4 octobre 2016