APRÈS AVOIR OUVERT LES FENÊTRES
Dans son Encyclique qui a précédé la création de Développement et Paix en 1967, le Pape Jean XXIII demandait aux Catholiques d’« ouvrir les fenêtres ». Si l’idée première derrière la création de l’organisme était d’exprimer la solidarité des Canadiens envers les peuples du Sud par des gestes financiers, un engagement politique n’a pas tardé à suivre dû à la volonté de Développement et Paix d’éduquer les Canadiens sur les causes de ces injustices. Aujourd’hui, on « va dans les rues », comme l’a demandé le pape François Ier.
«Lorsqu’on comprend mieux notre responsabilité, on est plus enclin à faire des choix de société, explique le directeur adjoint de Développement et Paix responsable des communications et de l’engagement du public, Ryan Worms. Ça a entraîné un mouvement d’implication politique de la part de nos membres, qui essaient depuis les années 1970 d’influencer nos gouvernements, de même que la population canadienne, à prendre les bonnes décisions. On s’est donné pour mission de leur ouvrir les yeux. » Ainsi, certaines campagnes de sensibilisation de Développement et Paix n’ont pas manqué de marquer l’histoire, comme celle contre l’Apartheid en Afrique du Sud. « Ça a été l’une de nos plus importantes campagnes de signatures, affirme Ryan Worms. On a même reçu des remerciements directs de Nelson Mandela à sa libération! » Membre de la première heure de Développement et Paix, Gérard Lécuyer se souvient aussi de l’évolution des projets menés. « Au début, c’étaient des petits projets économiques locaux très précis, comme d’aider à développer une coopérative de pêcherie en Afrique centrale. Maintenant, nos projets sont aussi politiques, sociaux, éducatifs, et ils touchent souvent plusieurs volets et plusieurs pays. L’aide qu’on apporte est à beaucoup plus grande échelle. » Par son concept d’aide qui se fie aux populations locales pour savoir mieux que personne de quoi elles ont besoin et comment mener leurs projets, Développement et Paix a su se tailler une place de référence au Canada en matière de pratiques de développement. « On a travaillé de près avec l’Agence canadienne de développement internationale (ACDI) depuis sa création en 1968 jusqu’à son démantèlement par le gouvernement Harper, indique Ryan Worms. Grâce à l’influence de Développement et Paix et d’autres sociétés civiles, l’ACDI a contribué à financer des programmes sur plusieurs années, reconnaissant qu’il faut du temps pour établir des relations avec les populations locales. » Depuis le changement de gouvernement à Ottawa à l’automne 2015, la sous-ministre de Développement international et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau, a repris le dossier de l’ACDI. Son ministère a entrepris à l’été 2016 une vaste consultation pancanadienne relative aux projets de développement et d’aide humanitaire. Par ailleurs, Développement et Paix est devenu membre de Caritas Internationalis en 1999, à la suite de l’ouragan Mitch qui a durement touché l’Amérique centrale. « On avait amassé plusieurs millions $, raconte le directeur adjoint. Pour utiliser au mieux cette générosité des Canadiens, il nous fallait professionnaliser notre aide humanitaire. Caritas Internationalis est le deuxième plus grand réseau d’urgence humanitaire au monde après la Croix-Rouge, et c’est celui de l’Église catholique. C’était donc naturel de s’y joindre. » Caritas Internationalis peut mettre Développement et Paix en lien avec plus de 164 organismes à travers le monde, ce qui s’est révélé un atout indéniable pour pouvoir aider les populations victimes du tsunami en Asie du Sud-Est en 2004, du séisme en Haïti en 2010, ou encore de celui au Népal en 2015. Le nouveau logo de Développement et Paix dévoilé en janvier 2016 souligne d’ailleurs cette appartenance à Caritas Internationalis. « Notre logo mentionne désormais Caritas Canada. En outre il est maintenant violet, couleur qui rappelle les évêques qui nous ont fondé ainsi que le Carême, un temps fort pour notre organisme. Enfin, les deux personnages qui nous représentent ont été mis sur un pied d’égalité pour affirmer qu’aucun peuple n’est au-dessus d’un autre », termine Ryan Worms.
«ÇA A ÉTÉ L’UNE DE NOS PLUS IMPORTANTES CAMPAGNES DE SIGNATURES, AFFIRME RYAN WORMS. ON A MÊME REÇU DES » REMERCIEMENTS DIRECTS DE NELSON MANDELA À SA LIBÉRATION!