SENSIBILISER DÈS L’ÉCOLE
IL Y A DE MULTIPLES FAÇONS D’OUVRIR LES YEUX DES JEUNES AUX ENJEUX MONDIAUX.
L’une des missions de Développement et Paix est d’éduquer les Canadiens sur les injustices sociales qui frappent les peuples de ce monde, notamment dans le Sud. Quoi de mieux que de commencer cette sensibilisation dès l’école, auprès de jeunes qui cherchent un sens à leur vie et commencent à vouloir se faire entendre?
Toute première animatrice pastorale du Collège Louis-Riel (CLR) en 1991, soeur Norma McDonald est la première à avoir fait venir Développement et Paix dans les écoles francophones du Manitoba.
« J’ai commencé en 1993 un jeûne de 25 heures avec des élèves du CLR, qui a ensuite été repris pendant au moins 15 ans, raconte-t-elle. Et pour les occuper pendant ces 25 heures, j’ai fait traduire des jeux de sensibilisation que Développement et Paix possédait en anglais seulement. Si aujourd’hui tout est traduit pour le bien de la jeunesse francophone à travers le Canada, c’est grâce au Manitoba. »
L’animatrice régionale de Développement et Paix au Manitoba, Janelle Delorme, se souvient de son premier jeûne avec soeur Norma McDonald. C’était en 1996 et elle était en 7e année au CLR. « Le jeûne a changé la vie de nombreux jeunes, affirme-t-elle. Nous avons plus que jamais été sensibilisés aux réalités des enfants des pays pauvres. »
Aujourd’hui, c’est elle qui part dans les écoles manitobaines, publiques et privées, pour sensibiliser les jeunes de tous âges aux injustices sociales. « La justice sociale, c’est un sujet très in, constate-t-elle. Les jeunes ont un vrai désir de changer le monde et de bien faire. Ils voient le bien et le mal de façon pure, innocente, sans considérations politiques. Avoir accès à de l’eau par exemple, c’est pour eux une évidence. »
Développement et Paix a toute une panoplie d’activités à offrir aux enseignants, qui s’adressent à toutes les tranches d’âges depuis la maternelle et couvrent un grand nombre de thèmes abordés dans les classes tels que les mines, l’eau, l’agriculture, l’écologie, le commerce équitable ou encore la réconciliation autochtone en partenariat avec le Conseil jeunesse provincial. En outre, ce matériel, est adaptable sans difficultés aux écoles publiques, même si Développement et Paix est de nature confessionnelle. Plusieurs écoles de la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) et de la Division scolaire Louis-Riel (DSLR) ont déjà invité Janelle Delorme dans leurs classes, et d’autres pourraient emboîter le pas. En effet, Développement et Paix a été invité en 2015 à présenter ses activités aux Éducateurs et éducatrices francophones du Manitoba (EFM).
« Développement et Paix est une mine d’or pour les enseignants, assure Janelle Delorme. En 50 ans, nous avons créé du matériel en abondance, et tout est disponible dans les deux langues! De plus, les élèves apprennent souvent mieux par le jeu, en se mettant à la place de l’autre. C’est l’approche que nous avons à Développement et Paix.
« Cette année, j’ai notamment animé une très belle activité au Collège Jeanne-Sauvé pour des 10e année, la mine de biscuits, se souvient-elle. Les élèves devaient enlever les pépites de chocolat de leur biscuit avec un cure-dent, sans détruire le biscuit qui représentait le terrain. Ça les a fait réfléchir sur l’impact des mines sur le sol terrestre. »
Janelle Delorme propose aussi aux écoles divers formats de jeûne, tels que des jeûnes de cellulaire ou des dîners sans déchets. « Il y a de multiples façons d’ouvrir les yeux des jeunes aux enjeux mondiaux, conclut-elle. C’est une chance pour moi de faire ça. »