POULET ET OEUFS EN HAÏTI
Au fil des années, Développement et Paix a appuyé plus de 15 000 projets de développement dans quelque 100 pays. Parmi ceux-ci, un projet en Haïti commencé en 2014 s’avère déjà un grand succès.
Quand un tremblement de terre a frappé Haïti en 2010, Développement et Paix s’est mobilisé pour aider, entre autres, ses trois partenaires locaux trois organisations locales d’agriculture paysanne dans trois régions différentes du pays, Tèt Kole Ti Peyizan Ayisyen (TK), Mouvman Peyizan Papay (MPP) et l’Institut de Technologe et d’Animation (ITECA) – à se reconstruire pour relancer l’agriculture et s’agrandir.
Quelque 30 millions $ ont été collectés pour leur venir en aide grâce à la campagne de Développement et Paix, qui ont été dépensés de 2010 à 2014. En 2014, il ne restait plus que 5 millions $ disponibles. Il fallait penser à plus long terme.
« Le but des projets de développement de Développement et Paix, c’est de rendre les peuples autonomes, rappelle le directeur du service des programmes internationaux de Développement et Paix, Gilio Brunelli. Au lieu de dépenser l’argent restant à financer un projet de plus, on a décidé avec nos partenaires locaux d’utiliser l’argent restant pour créer les conditions d’une plus grande viabilité financière de l’agriculture en Haïti. »
Pour ce faire, les trois partenaires ont formé ensemble un consortium en décembre 2014, Agrisol (Agriculture Solidaire). « Ensemble, ils pouvaient miser sur les réseaux de chacun, agir à plus grande échelle et mettre en commun leurs forces, se réjouit Gilio Brunelli. L’objectif était de mettre sur pied et financer une activité elle-même génératrice de revenus, pour que ceux-ci financent à leur tour d’autres activités. »
Mais quelle activité financer pour générer plus d’argent? Avec l’appui de Développement et Paix, Agrisol a choisi l’élevage de poulets. « En Haïti on consomme beaucoup de poulet et d’oeufs, mais la majorité est importée. Ce qui coûte plus cher et ne crée pas de richesse localement. Or les paysans haïtiens ont presque tous des poulets dans leur basse-cour. C’est donc un élevage qu’ils savent faire, et la demande locale est là, explique Gilio Brunelli. L’intérêt économique était évident.
Afin de garantir cette demande, Agrisol a contacté les grands hôtels de Port-au-Prince, les écoles et les hôpitaux pour leur proposer leurs produits. Des contrats ont été signés dès 2015 avec des hôtels engageant Agrisol à les fournir en poulets et oeufs de qualité dans les quantités demandées, et les hôtels à l’exclusivité envers Agrisol.
« Ça a mis au travail les paysans volontaires des trois organismes, et ils ont pu recevoir une formation afin de produire des poulets de bonne qualité dans leur cour », se réjouit Gilio Brunelli.
Développement et Paix a fait un don initial de 700 000 $ à Agrisol pour créer l’infrastructure, importer des poules pondeuses adaptées au climat haïtien, acheter des camions pour récolter et livrer les oeufs et les poulets, ainsi qu’organiser les formations.
Très vite, la demande des hôtels est devenue plus grande que l’offre car de plus en plus voulaient profiter de cette affaire! Dès 2015-2016, Agrisol a donc créé une grange collective de poulaillers à Port-au-Prince gérée par le consortium, afin de pratiquer l’élevage intensif de poulets.
Quant aux écoles et aux hôpitaux, la négociation est encore en cours avec eux car ils sont contrôlés par le gouvernement.
Dans son plan d’affaire, Agrisol s’est donné trois ans pour être autonome. Mais déjà, devant le succès de leur première initiative, le consortium réfléchit à produire d’autres aliments sur le même modèle, tels que des mangues, des papayes ou d’autres volailles.
« Plus on produit, plus on génère de l’argent qui permettra de développer encore plus d’initiatives, pour le bien de la communauté, termine Gilio Brunelli. En outre, diversifier la diète est meilleur pour la santé. »
PLUS ON PRODUIT, PLUS ON GÉNÈRE DE L’ARGENT QUI PERMETTRA DE DÉVELO PPER ENCORE PLUS D’INITIATIVES, POUR LE BIEN DE LA COMMUNAUTÉ