UN SUCCÈS CONTRE L’APARTHEID
En 1978, 1989 et 1990, Développement et Paix a mené trois campagnes de sensibilisation pour dénoncer l’Apartheid en Afrique australe. Celles-ci ont abouti à la libération de prison en 1990 du leader du Congrès national africain, Nelson Mandela.
Membre actif de Développement et Paix au Manitoba depuis sa création en 1967-1968, Hubert Balcaen se souvient encore très bien des trois campagnes de sensibilisation menées par l’organisme contre la ségrégation raciale en Afrique du Sud en 1978, 1989 puis 1990. En effet, il était lui-même le coordonnateur de ces campagnes pour sa paroisse de SaintNorbert. « En 1978, on avait lancé la campagne
L’Afrique du Sud : il est temps d’agir un peu avant Noël, raconte-t-il. C’était une campagne de cartes de Noël que nous avions envoyées aux prisonniers politiques sud-africains pour leur exprimer notre soutien. » Quelque 80 000 cartes de Noël ont pu être envoyées aux prisonniers politiques d’Afrique du Sud, pour la plupart des Noirs victimes de la politique raciale de l’Apartheid dans leur pays. Cette campagne a eu un im pact certain sur l’organisme. « C’est à la suite de cela qu’on a décidé de désormais organiser une campagne d’éducation et de mobilisation chaque année, rapporte Hubert Balcaen. » Dès 1979, Développement et Paix a donc mené des campagnes pour d’autres peuples du monde en besoin. En 1989 et 1990, les bénéficiaires de ces campagnes étaient de nouveau les Sud-Africains. « Notre campagne de 1989 s’est intitulée
Afrique australe, État de siège, puis celle de 1990 était Debout pour la justice. Les deux appelaient à une condamnation par le Canada de l’Apartheid infligé aux SudAfricains noirs et à des sanctions sur son gouvernement, notamment à un désinvestissement du Canada en Afrique du Sud en signe de protestation. »
NELSON MANDELA A PERSONNELLEMENT ET PUBLIQUEMENT REMERCIÉ DÉVELOPPEMENT ET PAIX POU R SON LEADERSHIP ET SON SOUTIEN LORS DE CES TROIS CAMPAGNES QUE NOUS AVONS MENÉES!
Ce fut un succès. Devant les quelque 120 000 signatures recueillies par Développement et Paix à travers le Canada et présentées par son bureau national au gouvernement canadien, ce dernier a retiré ses investissements en Afrique du Sud. En parallèle, Développement et Paix a transféré ses comptes de la Banque royale du Canada (BRC) à la Caisse populaire Desjardins parce que la BRC investissait à l’époque en Afrique australe. « On a aussi mené des actions plus ciblées, telles que soutenir des groupes sud-africains qui luttaient de manière non-violente contre la politique raciste de l’Apartheid, ajoute Hubert Balcaen. Nous avons notamment invité au Canada des personnalités sudafricaines, comme l’archevêque de Durban, Mgr Denis Hurley. » La mobilisation de Développement et Paix contre les conditions imposées aux SudAfricains noirs a été remarquée et appréciée. À sa libération de prison en 1990, « Nelson Mandela a personnellement et publiquement remercié Développement et Paix pour son leadership et son soutien lors de ces trois campagnes que nous avons menées!, se souvient avec fierté Hubert Balcaen. En outre, la directrice générale de l’organisme à l’époque, Gabrielle Lachance, a été nommée sur le conseil d’administration du Fonds Nelson Mandela ».