UNE CAMPAGNE EN PHASE AVEC LES MENTALITÉS
Pleinement inscrite dans l’air de son temps, la campagne 2015-2016 de Développement et Paix, Créons un climat de changement, a connu un grand succès.
En 50 ans d’existence, Développement et Paix est parfois allé à contrecourant des opinions avec ses campagnes annuelles, en cherchant à sensibiliser les gens à des enjeux dont ils n’avaient pas encore pleine connaissance.
En 2015-2016, ce n’était pas le cas. La campagne nationale de lutte contre les changements climatiques de Développement et Paix, Créons un climat de
changement, n’a pas eu besoin de convaincre de son bien-fondé.
« Cette campagne s’est inscrite dans le réseau d’organismes catholiques européens et nord-américains Coopération internationale pour le développement et la solidarité (CIDSE) pour mettre en évidence à grande échelle que les changements climatiques dont les pays du Nord sont coupables affectent les pays du Sud », indique l’animatrice régionale de Développement et Paix pour le Manitoba, Janelle Delorme.
En effet, la question des changements climatiques est à l’ordre du jour dans l’Église catholique. En juin 2015, quelques mois avant le lancement de la campagne, le pape François Ier a en effet adressé sa première Encyclique, Laudato
Si au monde entier, croyants de toutes religions comme non croyants, dans laquelle il dénonce l’économie mondiale qui cause des catastrophes climatiques.
De même, en décembre 2015, les pays du monde entier se sont réunis à Paris pour la Conférence des Nations-Unies sur le changement climatique, COP 21. « La COP 21, ça a été pour nous une raison de plus pour mobiliser les gens car le message y était que si on n’embarque pas maintenant dans la lutte contre le changement climatique, il sera trop tard », affirme Janelle Delorme.
Ainsi, pas moins de 380 000 cartes d’action et de pétitions ont été distribuées par Développement et Paix à travers le Canada. « On a dû aller deux fois en réimpression! », se réjouit l’animatrice régionale.
Sur ces cartes, les Canadiens étaient invités à s’engager personnellement dans la lutte contre les changements climatiques en promettant de changer une ou plusieurs de leurs habitudes. Mais surtout, ils invitaient le Premier ministre du Canada à s’engager lui aussi, avec son gouvernement, dans cette même lutte.
Ces cartes ont en effet été envoyées au gouvernement Trudeau après son élection. « En novembre dernier, le gouvernement fédéral a annoncé 2,65 milliards $ sur cinq ans pour aider les pays du Sud à s’adapter aux changements climatiques, indique-telle. Est-ce une conséquence directe de nos cartes? On ne le sait pas avec certitude, mais elles n’ont pas pu faire de tort dans cette décision! »
À l’échelle des paroisses, l’impact de la campagne s’est également fait voir. « Plusieurs paroisses se sont mises à acheter des produits compostables et ont commencé un comité vert », se réjouit Janelle Delorme.
En outre, Développement et Paix a réussi à mobiliser 450 personnes un 29 novembre à Winnipeg pour une marche sur le climat. « Cet événement n’était pas propre à Winnipeg, il s’est déroulé à travers le monde ce jour-là, précise-t-elle. Mais 450 personnes en hiver à Winnipeg, c’est un beau succès!
« C’était le moment idéal pour une campagne sur les changement climatiques, termine-t-elle. Les gens étaient déjà passionnés par ce sujet, ils voulaient vraiment faire quelque chose. Ce qui explique le succès des campagnes de Développement et Paix, c’est qu’on propose aux gens des actions concrètes à entreprendre. »