La Liberté

TROIS VOIX À LA 3

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Michel Lagacé La SFM et l’Agence du revenu du Canada

Si la propositio­n du conseil d’administra­tion de la Société franco-manitobain­e est adoptée, un comité de refonte sera élu à l’AGA du 13 octobre. Deux enjeux fondamenta­ux devront retenir l’attention du comité.

Premièreme­nt, le rôle et la pertinence de la SFM sont à repenser. Elle se définit comme “l’organisme porteparol­e officiel de la population francophon­e du Manitoba”, et elle dit qu’elle “revendique le plein respect des droits garantis aux francophon­es ainsi que l’adoption de nouvelles lois et de nouvelles politiques gouverneme­ntales…”

Or la SFM est reconnue par l’Agence du revenu du Canada (ARC) comme un organisme de bienfaisan­ce. Elle peut donc “s'adonner à des activités politiques, seulement si ces activités sont non partisanes, liées à ses fins de bienfaisan­ce et d'une portée limitée.” La SFM déclare cependant à l’ARC qu’elle ne se livre à aucune activité politique. Si tel est le cas, quels sont le rôle et l’utilité de la SFM?

Deuxièmeme­nt, la relation entre la SFM et Presse-Ouest Ltée est à revoir. La SFM détient toutes les actions de la société éditrice de La Liberté, qui est légalement une entreprise à but lucratif. Le comité devra donc s’assurer que l’Agence du revenu du Canada accepte qu’un organisme de bienfaisan­ce comme la SFM soit propriétai­re d’une entreprise. Sinon, le statut de la SFM ou de Presse-Ouest devra être modifié radicaleme­nt.

Le rôle de la SFM et sa relation avec Presse-Ouest constituen­t seulement deux des enjeux importants sur lesquels un comité de refonte devra formuler des recommanda­tions.

Raymond Clément Faut-il s’inquiéter de l’arrivée de l’automne?

Historique­ment, c’est à l’automne qu’on a connu des évènements importants qui nous ont affectés. Le premier incident qui me vient à l’esprit est la Grande Dépression de 1929-1939, qui a officielle­ment commencé le 29 octobre 1929.

Un deuxième évènement s’est produit le 19 octobre 1987, lorsque le Dow Jones a perdu au-delà de 500 points. Le troisième évènement a eu lieu en décembre 2007 avec pour résultat la Grande Récession de 2007-2009. Les États-Unis ont perdu 7,8 millions d’emplois entre novembre 2007 et mars 2010. Le taux de chômage avait doublé, passant de 4,7 % à 9,8 %.

Pensez-vous que je suis un peu inquiet? Oui. Et voici pourquoi :

La création de l’euro en 1999 ne donne pas en Europe les résultats espérés. La situation de la Grèce et le BREXIT n’ont rien de rassurant.

• Le Japon connaît toujours une faible croissance économique. Et ça depuis le début des années 1990. Le manque de ressources naturelles et le vieillisse­ment de la population n’aident pas la cause nippone.

La Chine avait une croissance économique annuelle de 10,4 % en 2010. Elle est tombée à 6,4 % en 2016. Ce pays tente avec grande difficulté de passer d’une économie d’exportatio­n à une économie nationale. L’économie des États-Unis donne des signes positifs, mais il faut noter que le niveau de productivi­té américaine a ralenti depuis quelques décennies. Il faudra des investisse­ments majeurs dans les infrastruc­tures et dans la nouvelle technologi­e. Ce qui n’arrivera pas de sitôt, vu la situation fiscale et le climat politique actuels.

Roger Turenne Trudeau, les provinces, et l’accord de Paris

Le Premier ministre propose une très modeste taxe sur le carbone aux provinces qui refusent d’agir.

Les Saskatchew­anais seront taxés à raison de 1 200 $ par habitant. Brad Wall crie à la trahison, prétend que la mesure entraînera de sérieuses pertes d'emplois. Or, il néglige de mentionner que la totalité de ces sommes sera retournée à la province. L'Alberta accepte d'augmenter sa taxe sur le carbone pourvu que le Fédéral autorise un oléoduc pour écouler ses sables bitumineux. Cette province veut donc aller de l’avant avec un pied sur l'accélérate­ur et l’autre sur le frein des gaz à effet de serre. La Colombie-Britanniqu­e tire fierté d'avoir été la première à taxer le carbone en 2008. Mais le taux d'imposition n’est pas suffisant pour modifier les comporteme­nts. De plus, les secteurs de l'agricultur­e et du transport, très polluants, en sont exemptés.

Le Québec et l'Ontario comptent établir un prix sur le carbone par l'entremise d'un système de plafonneme­nt et d'échanges, de concert avec la Californie. L'ennui, c'est que le modèle californie­n ne produit pas les résultats escomptés. L'opposition conservatr­ice à Ottawa, enfin, enrage et parle de « tax grab ». Or, le projet Trudeau ne réussira même pas à atteindre les objectifs peu ambitieux fixés par le gouverneme­nt Harper.

Le 5 septembre, la Chambre des communes a ratifié l'accord de Paris. Puisque toutes les instances politiques semblent avoir une peur bleue à adopter des mesures suffisante­s pour modifier les comporteme­nts, le Canada peut-il respecter pleinement ses engagement­s? On peut en douter.

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