Les subtilités de la diplomatie fédérale-provinciale
Depuis la dernière élection fédérale, le gouvernement Trudeau a déclenché d’innombrables groupes d’étude et de consultation pour le guider. Un an plus tard, le temps est venu de passer à l’action et les enjeux sont énormes : oléoducs, gazoducs, réduction des gaz à effet de serre, relations avec les Autochtones, etc.
Le jour même où les ministres fédéral et provinciaux se rencontraient pour parvenir à un consensus sur le prix du carbone, le Premier ministre annonçait unilatéralement que toutes les provinces seraient obligées d’imposer un prix minimum de 10 $ la tonne à partir de 2018. Une façon surprenante de travailler en partenariat avec les provinces.
Les enjeux qui seront à l’affiche durant les prochaines semaines mettront en évidence les grands défis que présente la diplomatie fédérale-provinciale. Déjà, la Première ministre de l’Alberta exige l’approbation d’un oléoduc pour exporter le bitume de l’Alberta en retour de son appui à la décision fédérale sur le carbone. Les Premiers ministres veulent que le Fédéral augmente ses transferts aux provinces dans le domaine de la santé. Ils demandent une rencontre avec le Premier ministre avant même une réunion sur les changements climatiques prévue pour novembre. C’est une façon peu subtile pour les provinces de chercher à soutirer des fonds fédéraux en échange de leur accord avec l’initiative fédérale sur le prix du carbone.
L’heure des grandes décisions est arrivée. Justin Trudeau devra dépenser une partie de son capital politique pour forger un consensus avec les provinces. C’est ce qu’exige l’art de gouverner au Canada.