La Liberté

EN GARDE, MESSIEURS!

Garçon, André Lavoie admirait le coup d’épée et la pédagogie de ses entraîneur­s d’escrime. Aujourd’hui, il est le champion du sabre qui enseigne aux jeunes. Son objectif? Toucher leurs coeurs en leur faisant connaître le plaisir des armes blanches.

- Daniel BAHUAUD redaction@la-liberte.mb.ca

André Lavoie a appris à manier le sabre en champion, parce qu’il avait développé une admiration pour ses mentors, qui ont su lui donner le goût de l’escrime. Le voilà maintenant dans les souliers de ses maîtres.

En 2013, à l’âge de 15 ans, André Lavoie a remporté sa première médaille d’or avec un sabre, catégorie cadet, au championna­t national de Kingston, en Ontario. Deux ans plus tard, le Bonifacien remportait le championna­t national, catégorie cadet, à Richmond, en Colombie-Britanniqu­e.

Désormais, depuis le 13 octobre, l’athlète, qui entame sa première année d’études en sciences à l’Université du Manitoba, relève un tout nouveau défi. Chaque jeudi, il entraîne des jeunes de la 1re à la 5e année scolaire pour le Club d’escrime du Directorat de l’activité sportive (DAS).

« C’est une initiation au sport organisée par le DAS en partenaria­t avec la Manitoba Fencing Associatio­n. Quand on m’a demandé d’enseigner le sport aux jeunes, l’idée m’a tout de suite plu. Les cours ont lieu à l’école Roméo-Dallaire à St. James et au Centre Notre-Dame à SaintBonif­ace. C’est en français que ça se passe et pour moi, c’est important. D’ailleurs, l’escrime a été développée par les Français. Et puis au fil des années, plusieurs athlètes bilingues ont réussi à jouer au niveau national. Alors rien de plus naturel! » Puisqu’il s’agit d’une introducti­on à l’escrime, André Lavoie insiste sur deux éléments essentiels : les techniques de base et… « le fun ». « Sans le plaisir de l’escrime, on ne peut pas avancer bien loin. L’entraîneme­nt risque de devenir une obligation. Ou pire encore, un stress. C’est le fun qui donne le goût de m’entraîner et de m’améliorer. Le fun que j’avais à 12 ans en jouant au lightsaber avec mon frère JeanYves. Le même fun qui m’a donné le goût de pratiquer l’escrime.»

André Lavoie avance que ses élèves, armés ainsi du plaisir de s’adonner à l’épée, pourront beaucoup apprendre au cours de dix semaines de cours. « On touchera les mises en garde, la posture et l’équilibre. On apprendra quand avancer, quand reculer. On verra la défense, l’attaque et la riposte.

« Gabriel Shuster, un ami de l’équipe provincial­e, enseignera les mêmes techniques à St. James. Ça m’encourage, parce que, pour ma part, en préparant le cours, je me suis rendu compte qu’être entraîneur, ce n’est pas évident.

« Mes entraîneur­s étaient des héros. Des gens extraordin­aires.

Je n’osais jamais être agressif avec eux parce que je savais qu’ils étaient imbattable­s. Maintenant,

c’est moi qui suis le difficile à battre. C’est une grande responsabi­lité. »

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Photo : Daniel Bahuaud André Lavoie porte désormais le veston noir des entraîneur­s d’escrime : « Quand je l’enfile, une transforma­tion intérieure se produit. »

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