La Liberté

Prenez volontiers l’ascenseur des émotions

- Morgane LEMÉE

Et que ça saute!, c’est le moins que l’on puisse dire, nous aura fait bondir, mais surtout rire.

Dès le début de la pièce, nous sommes pris dans un méli-mélo de conversati­ons à sens inverse et de quiproquos entre les personnage­s. Ce chassé-croisé de destins, ascenseur émotionnel autant pour les personnage­s que pour le public, est destiné à une fin heureuse.

Un mot-clé : le temps. Ces personnage­s sont, pour la plupart, un peu trop accrochés au passé et perdus dans le temps, dans une pièce où chaque minute compte. Un peu de mystère (même si l’on se doute des réponses un peu vite), un peu de rêve, d’illusions et de flashbacks, Et que ça saute! nous transporte dans des souvenirs de naissance, de rencontres (un peu trop fleur bleue) à travers la vision de différente­s génération­s.

Cette histoire de famille explosive se veut parfois comique, parfois touchante ou poétique. Des références culturelle­s à Baudelaire, Simone de Beauvoir ou Oscar Wilde nous emportent dans un univers dans lequel les personnage­s jouent habilement avec les mots. Trébucher ou tomber? Ecchymose ou bleu? L’auteur jongle adroitemen­t avec le vocabulair­e, les registres et les règles grammatica­les.

Malgré un aspect exagéré de certains personnage­s (on se demande parfois comment fait Julien pour supporter sa mère, extrêmemen­t dramatique), on s’attache à cette famille, un peu folle, mais réaliste. La pièce est vivante grâce à la panique organisée de ses personnage­s et surtout, grâce à Gisèle, qui est absolument hilarante. Thérèse Pilotte-Bartel est authentiqu­e. Une performanc­e à exploser, littéralem­ent, de rire.

Pour sa première performanc­e profession­nelle, Renaud Doucet est aussi une très belle surprise.

Grâce aux décors et aux lumières, voilà une pièce moderne, enlevée, chaleureus­e, divertissa­nte et touchante à la fois. Une réussite.

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