Prenez volontiers l’ascenseur des émotions
Et que ça saute!, c’est le moins que l’on puisse dire, nous aura fait bondir, mais surtout rire.
Dès le début de la pièce, nous sommes pris dans un méli-mélo de conversations à sens inverse et de quiproquos entre les personnages. Ce chassé-croisé de destins, ascenseur émotionnel autant pour les personnages que pour le public, est destiné à une fin heureuse.
Un mot-clé : le temps. Ces personnages sont, pour la plupart, un peu trop accrochés au passé et perdus dans le temps, dans une pièce où chaque minute compte. Un peu de mystère (même si l’on se doute des réponses un peu vite), un peu de rêve, d’illusions et de flashbacks, Et que ça saute! nous transporte dans des souvenirs de naissance, de rencontres (un peu trop fleur bleue) à travers la vision de différentes générations.
Cette histoire de famille explosive se veut parfois comique, parfois touchante ou poétique. Des références culturelles à Baudelaire, Simone de Beauvoir ou Oscar Wilde nous emportent dans un univers dans lequel les personnages jouent habilement avec les mots. Trébucher ou tomber? Ecchymose ou bleu? L’auteur jongle adroitement avec le vocabulaire, les registres et les règles grammaticales.
Malgré un aspect exagéré de certains personnages (on se demande parfois comment fait Julien pour supporter sa mère, extrêmement dramatique), on s’attache à cette famille, un peu folle, mais réaliste. La pièce est vivante grâce à la panique organisée de ses personnages et surtout, grâce à Gisèle, qui est absolument hilarante. Thérèse Pilotte-Bartel est authentique. Une performance à exploser, littéralement, de rire.
Pour sa première performance professionnelle, Renaud Doucet est aussi une très belle surprise.
Grâce aux décors et aux lumières, voilà une pièce moderne, enlevée, chaleureuse, divertissante et touchante à la fois. Une réussite.