La Liberté

Un rassemblem­ent sans pareil pour les fidèles à Riel

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Madame la rédactrice,

L’Union nationale métisse Saint‐ Joseph du Manitoba honore, par sa cérémonie de la commémorat­ion des tombes, ses ancêtres et leaders métis, dont Louis Riel, Ambroise‐ Didyme Lépine et Elzéar Goulet. Chaque année nous les saluons et parlons de leur courage et grande contributi­on au développem­ent de la province du Manitoba et du Canada. Nous évoquons leurs sacri ices et ceux de leurs familles pour l’obtention des droits aux Métis canadiens‐français, pour la création d’une province bilingue. Il est important de se souvenir d’eux, car c’est en suivant leur vision et leurs traces que nous avons pu préserver notre langue et notre culture et que nous pouvons dire que nous avons encore une histoire vivante aujourd’hui.

Georges Beaudry a chanté l’Hymne national métis écrit par Jean‐Marc Philippe Duval et Joëlle Brémault a livré Tenir Debout, écrit par Fred Pellerin. Vania Gagnon nous a renseigné sur la vie d’Ambroise‐Didyme Lépine et Jules Chartrand a raconté en mitchif une vignette historique et a offert une intention spéciale à la mémoire d’Elzéar Goulet. Guy Savoie a partagé ses espoirs pour le futur de l’Union et Dolorès Gosselin a présenté l’invocation de clôture.

À la surprise de plusieurs, le vice‐ président de la Société franco‐ manitobain­e, Emmet Collins, accompagné de la secrétaire‐tréso‐ rière de la SFM, Blandine Ngo Tona, a fait un discours au nom de la communauté francophon­e et de la SFM demandant « le pardon pour toutes actions, mots, gestes, attitudes et positionne­ments qui ont contribué aux traumatism­es et à la mise à l’écart vécus par les familles et les communauté­s métisses ». C’est une grande déclaratio­n qui a touché le coeur de tous les Métis présents.

L’aveu public que les francophon­es « reconnaiss­ent également l’injustice et le manque de ressources qui ont empêché l’Union de pouvoir pleinement assurer son mandat de porte-parole of iciel des Métis francophon­es » fait encore réverbérer les tympans de tous les participan­ts réunis autour de la tombe de Louis Riel. D’entendre les mots « Sachez que vous n’êtes pas seuls et que nous vous appuierons dans l’obtention de vos droits. Sans les Métis, sans vous, sans l’Union, nous ne serions pas qui nous sommes aujourd’hui comme communauté francophon­e, comme manitobain­s et canadiens » crée un baume aux coeurs des familles métisses.

C’est sous les échos des tambours de Dolorès Gosselin et Paul Desrosiers que ces paroles puissantes et guérisseus­es ont fait le premier grand pas envers une réconcilia­tion dans notre grande communauté francophon­e. Nous avons entendu plusieurs personnes s’exclamer : « J’aurais voulu que mes parents, mon père, ma mère, mes grands‐parents entendent ça de vive voix! »

Pour l’Union, pour les Métis et les Métisses et pour leurs amis présents, il est vrai de dire, sans exagératio­n, que ce fut un rassemblem­ent sans pareil et une cérémonie de commémorat­ion que nous n’oublierons pas de sitôt. Le 16 novembre 2016, nous avons écrit le début d’un nouveau chapitre de notre histoire commune!

Nous remercions très sincèremen­t tous ceux et celles qui sont venus porter honneur à nos héros métis et appuyer les efforts de l’Union pour continuer de défendre les droits des Métis francophon­es au Manitoba. Vive les Métis! Paulette Duguay, présidente de l’Union nationale métisse Saint‐Joseph du Manitoba, Le 16 novembre 2016

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