La Liberté

Matt Allard à l’épreuve de la réalité

Élu conseiller municipal de Saint-Boniface le 22 octobre 2014, Mathieu Allard fait le bilan des défis principaux de ce qu’il espère être un premier mandat d’une longue vie politique.

- Propos receuillis par Daniel BAHUAUD

Après deux ans, les leçons apprises ne doivent pas manquer…

La plus grande, c’est que les conseiller­s municipaux ont beaucoup de pouvoir décisionne­l sur le développem­ent des terrains dans leurs comtés. Lorsqu’un promoteur cherche à développer un terrain, le conseiller doit trancher, en tenant compte de la vision à long terme de la Ville, telle que décrite dans son plan Communauté­s complètes. Et il doit tenir compte des plans secondaire­s pour le développem­ent des quartiers spécifique­s, comme SaintBonif­ace Nord.

À Saint-Boniface Nord, où vous avez tranché en faveur du développeu­r immobilier, bien que des résidents se soient opposés au projet d’un immeuble...

Dire oui à l’immeuble au 825 Taché, c’est la décision la plus difficile que j’ai eue à prendre jusqu’à présent dans ma vie politique. Plusieurs des personnes qui ont exprimé leur opposition sont des proches, des gens qui m’ont appuyé. Et même dans plusieurs des cas, ce sont des amis. J’ai approuvé le projet après avoir consulté le développeu­r, l’Associatio­n des résidents du Vieux SaintBonif­ace, et après avoir tenu des audiences publiques. La rue Taché, à cet endroit-là, est censée être ouverte au développem­ent à haute densité. Pour avoir un boulevard Provencher dynamique, il faut un Saint-Boniface sans terrains vides, avec une population plus dense.

Déjà, lorsque j’étais président de l’Associatio­n des résidents du Vieux Saint-Boniface, je préconisai­s déjà une plus forte densité. Ce qui a surtout changé, c’est que je représente 12 quartiers, neufs et anciens, y compris un parc industriel. J’ai une des circonscri­ptions les plus complexes de la ville.

Justement, le dossier de l’intersecti­on des rues Archibald et Marion, fait partie de vos casse-têtes...

Après avoir travaillé là-dessus depuis mon élection, on repart à presque zéro. Je crois que les résidents du quartier ont fait leur travail, en exprimant leurs inquiétude­s. Suite à leurs revendicat­ions, le maire Bowman a établi le nouveau Bureau d’engagement public, pour s’assurer que le public sera dorénavant mieux consulté.

Pour ma part, je ne voulais pas un projet d’un demimillia­rd $, et dont les coûts auraient même pu gonfler au milliard $. Je suis quand même déçu qu’on ne puisse pas construire un viaduc au-dessus de Marion pour éliminer le passage à niveau. Le chemin de fer Emerson est trop près de l’Archibald. Comme les règlements pour les routes qui passent sous un viaduc sont stricts, la réfection de l’intersecti­on sera plus modeste. Donc on ne règlera pas vraiment le problème de la circulatio­n.

Votre liste d’envoi par courriel compte 15 000 personnes. Vous êtes un élu qui utilise beaucoup les médias sociaux. Ça vous différenci­e des autres?

Un peu. Je suis « le conseiller millénaire ». J’ai eu 18 ans en l’an 2000. J’aime les médias sociaux. Ils me rendent plus accessible. J’ai toujours mon téléphone avec moi. Quand je réponds, mon point de vue est distribué à des milliers de personnes. J’aime cette forme de communicat­ion. Elle ne m’envahit jamais.

Vous avez demandé aux Bonifacien­s de réagir face au changement d’heure et aux odeurs produites par Loveday Mushrooms. Avec l’idée de faire réfléchir, ou pour obtenir des résultats concrets…

Je veux du concret, bien que j’aime aussi lancer une problémati­que. Dans le cas des odeurs à Saint-Boniface, après mon élection j’étais surpris d’apprendre que leur contrôle n’était pas une compétence municipale. J’avais promis de faire quelque chose, alors j’ai communiqué la problémati­que au ministère du Développem­ent durable. Et j’ai réussi à changer la manière dont les personnes peuvent se plaindre au ministère.

Auparavant, il fallait soumettre une plainte écrite. Maintenant, on peut le faire en ligne. À court terme, ça n’a pas changé la situation à SaintBonif­ace. Mais la Province a déjà reçu des centaines de plaintes. Les entreprise­s ont compris que le public peut s’exprimer plus facilement, plus rapidement.

 ?? Photo : Daniel Bahuaud ?? Mathieu Allard : « Je suis très heureux d’être le représenta­nt municipal à Saint-Boniface. J’ai l’intention de me représente­r dans deux ans. Je me sens appelé à la vie publique. Je suis où je veux être. »
Photo : Daniel Bahuaud Mathieu Allard : « Je suis très heureux d’être le représenta­nt municipal à Saint-Boniface. J’ai l’intention de me représente­r dans deux ans. Je me sens appelé à la vie publique. Je suis où je veux être. »

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