Quand le hasard se fait métis

Parmi les quelque 80 personnes qui ont assisté au lancement de la collection Voyage de Janine Tougas le 13 novembre, la présence de deux personnes a été saluée avec beaucoup d’émotions par l’auteure, native de Sainte-Anne-des-Chênes.

La veille, Janine Tougas avait rencontré à Richer, à une activité du comité culturel de Sainte-Anne, Lauraine Saindon, née Laurin, une camarade de classe du Ste Anne Collegiate. Leur précédente rencontre remontait à une bonne trentaine d’années.

Le hasard avait trop bien conspiré pour que l’écrivaine ne reconnaisse pas séance tenante la dette morale qu’elle avait contractée à l’endroit de celle qui a fortement inspirée le personnage de Mélina, la raconteuse métisse du premier tome de la série de quatre romans. « Je voulais avoir du personnel dans le coeur quand j’ai commencé à écrire. J’ai pensé à Lauraine. »

Janine Tougas n’a pas manqué de préciser qu’elle avait pris récemment conscience que bien des élèves des deux 9e année au Ste Anne Collegiate en 1966 étaient métis. Une révélation qui lui a été accordée voilà une demidouzaine d’années lorsqu’elle a accepté de relever le défi lancé par l’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba de produire du matériel capable d’aider des jeunes à renouer avec leurs racines métisses.

L’auteure bien connue à travers le Canada, entre autres pour sa série Paul et Suzanne, a aussi eu le plaisir de revoir, cette fois pour la première fois en 45 ans, Georgette Lamoureux, née Morin, qu’elle n’a pas reconnue sur le coup. Cette autre camarade rencontrée en 9e année avait entendu parler du lancement et ne voulait pas manquer sa chance de revoir Janine Tougas, dont elle a pu suivre l’évolution de la carrière à travers les médias.

Lancée à partir de 2013, la série de quatre livres mettant en vedettes quatre jeune Métis forme, aux yeux de l’auteure, « une communauté ». « Pour moi, les quatre personnages des romans, Mélina la raconteuse, Gabriel l’aventurier, Henri l’entrepreneur et Sylvianne l’artiste forment une communauté. Ils vont faire leur travail de répandre leurs messages dans le monde. »