« Il faut nourrir la vie culturelle locale »
En 2013, Île-des-Chênes n’avait plus de comité culturel depuis au moins de cinq ans déjà. Karine Pilotte, un parent de l’école Gabrielle-Roy, déplorait le manque d’activités en français dans le village pour ses enfants. Sans même parler des adultes. On a
Au début, ils étaient quatre personnes. Ensuite cinq. Aujourd’hui, le comité culturel d’Île-des-Chênes compte neuf bénévoles. Karine Pilotte, la présidente, soutient qu’il s’agit d’un nombre « idéal ».
« Quand tu as quatre personnes, c’est difficile d’organiser des activités. Avec neuf, c’est plus que possible. On peut concevoir et mettre en oeuvre une programmation culturelle solide et attrayante. Surtout que tous nos membres sont d’Île-des-Chênes. »
Une nécessité fondamentale, croit Karine Pilotte. « On a beau être tous près de Winnipeg, il faut nourrir la vie culturelle locale. Les adultes et les jeunes ont besoin d’une programmation chez eux. Et c’est notre mission. On est là pour aider à faire vibrer la communauté.
« Notre défi fondamental, c’est celui d’éviter le burnout. Le surmenage a causé l’effondrement de l’ancien comité culturel. Les bénévoles essayaient trop de se faire tout pour tous. Ils manquaient de temps et n’étaient pas assez nombreux. Alors quand j’ai reformé le comité culturel, j’ai invité des anciens membres à le réintégrer. Les suggestions d’Yvette Damphousse et de Monique Barnabé-Saurette ont été précieuses pour nous aider à éviter les embûches. »
Comment le comité réussit-il à éviter d’épuiser ses bénévoles? Karine Pilotte fait part des solutions et de l’esprit qui l’anime : « On fait ce qu’on peut, en misant la qualité de nos activités. Non pas la quantité. Pour ma part, j’essaie d’être le plus relaxe possible. Si je me mettais de la pression, j’aurais lâché il y a longtemps! Et c’est comme ça pour tout le comité. On ne se met aucune pression. Quand on organise un évènement, on s’assure qu’il soit bien fait. Et c’est pourquoi on a commencé par des évènements simples, faciles à organiser. On a fait venir Mme Diva, qui a chanté pour les jeunes. « Avec le temps, on est devenu un peu plus ambitieux, toujours en se demandant quelle activité ou programme répondrait le mieux aux besoins de la communauté, sans nous épuiser. On a pensé au cours de dessin pour enfants, qui a tellement bien réussi qu’on l’offre à nouveau. Maintenant, on essaie d’offrir un cours semblable aux adultes. La beauté d’un cours d’art, c’est qu’une fois organisé et lancé, il roule tout seul. »
Autre astuce pour éviter des pressions sur le comité culturel : les partenariats.
« Le printemps dernier, on a collaboré avec le CPEF d’Îledes-Chênes, l’école GabrielleRoy et la bibliothèque Ritchot pour organiser une fête culturelle. Les petits, les parents et les grands-parents ont pu vraiment s’amuser. Et chaque partenaire apportait sa contribution particulière.
« En 2015, on s’est associé au comité culturel de Lorette pour offrir une soirée musicale intime pour les parents, au centre Lumière des Prairies. On s’est retrouvé une quarantaine d’adultes, et c’était magnifique. »
De plus, le comité culturel est appuyé par l’Association culturelle franco-manitobaine. « L’ACFM nous fournit un appui financier. On a accès à sa programmation, ce qui nous permet d’offrir encore plus aux gens de la région. En mars, on était 150 au gymnase de l’école Gabrielle-Roy pour assister au Gala Juste pour rire des Rendezvous de la francophonie. C’était la troisième année d’affilée qu’on participait à cette Tournée de l’humour.
« On apprécie beaucoup l’ACFM. C’est pourquoi on a accueilli le 19 novembre pour la deuxième année consécutive, son assemblée générale annuelle. Même si ça représente pas mal de travail. C’est une occasion inouïe de rencontrer des membres des autres comités culturels. Les échanges sont très enrichissants. On parle de nos projets, de nos réussites, de nos défis. Après tout, nous avons tous la vie culturelle de nos communautés à coeur. »