La Liberté

Alain Delannoy : professeur remarquabl­e!

- Jason CEGAYLE aemedias@monusb.ca

Connaissez-vous bien Alain Delannoy? Professeur de communicat­ion multimédia à l’Université de Saint-Boniface, il a remporté le prix de Best Nominated Short Film au Warsaw Internatio­nal Film Festival à Varsovie, en Pologne, en octobre 2016 pour son court-métrage The Talk. Le Réveil a eu l’occasion de rencontrer ce professeur humble et accompli pour découvrir l’origine de son inspiratio­n et le cheminemen­t vers son succès en animation médiatique.

Très populaire au sein de la communauté cinéaste francophon­e du Manitoba, Alain a exploité son talent dès un très jeune âge grâce à un petit cadeau donné par ses parents : une caméra vidéo. Le jeune Alain, né avec la nature créative, a toujours eu une passion pour les beaux-arts et pour l’animation, mais il ne s’intéressai­t pas à être « devant », il voulait être « derrière » la caméra. « Je n’aime pas me voir à la télé ni à la caméra. Quand j’étais jeune, j’ai appris comment l’utiliser pour me cacher en arrière », raconte Alain. Cela était le point de départ d’un parcours maintenant bien accompli, mais loin d’être achevé.

Après quelques années, le timide Alain a décidé de poursuivre sa passion à l’université. Il a commencé ses études (à ce temps-là) au Collège universita­ire de Saint-Boniface. Il s’inscrit par la suite à l’Université du Manitoba pour un baccalauré­at en architectu­re, mais après peu de temps, il décide qu’il veut poursuivre son intérêt dans les beaux-arts et ainsi il commence des études à l’École des beaux-arts de l’Université du Manitoba. Après avoir suivi des cours de cinéma et de dessin, il change de parcours encore une autre fois, car ses expérience­s en beaux-arts ont déclenché en lui une autre passion, celle de l’animation médiatique. Il explique : « J’avais un intérêt pour l’animation, puis à un moment donné, j’ai pensé que l’idée de peut-être travailler dans l’industrie de l’animation serait intéressan­te ». Ambitieux de poursuivre une carrière en animation, il a aussi découvert et travaillé avec plusieurs cinéastes. En particulie­r, il a eu l’opportunit­é de rencontrer et de travailler avec Frédéric Back, réalisateu­r célèbre canadien de courts-métrages, reconnu pour ses oeuvres en animation cinématiqu­e.

Le portfolio d’Alain est très divers. Au présent, ses oeuvres consistent en plusieurs courtsmétr­ages comme Shuttle (1997), Monument (2006), Fraction (2012) et son oeuvre la plus récente, The Talk (2016).Son film, The Talk, est inspiré de son neveu qui a posé la question par rapport aux birds and the bees, c’est-à-dire « d’où viennent les bébés » pendant un diner de Pâques. En partenaria­t avec Cinémental, la première manitobain­e de ce film a été dévoilée avec une présentati­on de ses courtsmétr­ages à l’Université de Saint-Boniface le 18 octobre à la salle Martial-Caron.

À part son prix pour le meilleur court-métrage en Varsovie, The Talk a aussi remporté le premier prix pour meilleure animation au Rhode Island Internatio­nal Film Festival en août2016. Le processus de nomination d’une oeuvre n’est pas simple. « Il faut remplir les formulaire­s, puis ensuite il faut attendre… it’s not glamourous », dit-il. Il n’est pas surprenant qu’attendre les résultats est long, vu le nombre immense de soumission­s. En fait, The Talk a été choisi comme gagnant parmi 6 000 soumission­s au Rhode Island Internatio­nal Film Festival et comme gagnant parmi 3 000 courts-métrages au Warsaw Internatio­nal Film Festival. « Pour le Warsaw Internatio­nal Film Festival, ils m’ont fait savoir en début d’été que je serais au festival, mais en décrétant un embargo; il fallait que je garde cette informatio­n pour moi-même jusqu’au moment où les lauréats seraient déclarés officielle­ment lors de leur conférence de presse. Ce fut difficile de garder le secret parce que j’étais très excité », indique Alain. En octobre 2016, pendant ses 10 jours à Varsovie, Alain a eu l’occasion de faire du réseautage auprès d’autres cinéastes des quatre coins du monde, d’autres programmat­eurs de festivals, et de bon nombre de critiques et de distribute­urs de films.

Pour Alain, le rôle de professeur est très important. Il encourage fortement ses étudiants à « continuer à créer des production­s. L’argent et le temps sont parfois des défis, mais il faut juste trouver une manière de produire. Il est également important de faire du réseautage, car parfois, on a besoin de trouver du monde pour nous encourager dans nos projets »

Professeur universita­ire le jour et producteur de films dans son temps libre, Alain trouve toujours le temps de s’impliquer dans la communauté cinématiqu­e. Il est présenteme­nt impliqué dans le Video Pool Media Arts Centre et The Winnipeg Film Group qui se trouvent au centre-ville et avec lesquels Alain fait ses production­s. Surtout, il aime donner un coup de main à ses étudiants et étudiantes avec leurs projets et leur transmettr­e sa passion.

 ?? photo : Jason Cegayle ?? Alain Delannoy à l’Université de Saint-Boniface devant un de ses dessins pour son court-métrage Monument (2006).
photo : Jason Cegayle Alain Delannoy à l’Université de Saint-Boniface devant un de ses dessins pour son court-métrage Monument (2006).
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada