La Liberté

Les solutions pour aller vers plus d’équité

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Madame la rédactrice,

Merci à M. Raymond Clément, qui nous présentait la semaine passée (La Liberté du 1er au 7 février 2017), une analyse du marché de l’emploi canadien des 40 dernières années. Il serait en fait très pertinent d’examiner les chiffres depuis l’entrée en vigueur de l’ALÉNA le 1er janvier 1994. Donc examiner les tendances pour les emplois des jeunes, des adultes et des aîné(e)s. Ensuite il faudrait différenci­er les emplois à temps partiel des emplois à temps plein. Et puis il faudrait répartir le tout en catégories hommes‐ femmes pour les différents groupes d’âge. Et puis encore il serait important d’étudier la valeur des salaires moyens de ces groupes respectifs.

De tels tableaux en diraient long sur la santé et la croissance de notre économie et le type d’emplois dans l’ère post‐libre‐échange. Ces tableaux nous donneraien­t aussi à ré léchir sur le progrès de notre quête vers une plus grande équité.

Pour ce qui est de l’argument de repousser l’âge de la retraite pour les aîné(e)s, il est vrai que les gens semblent vivre plus longtemps et en meilleur santé que les génération­s précédente­s. Cependant, les personnes qui ont lutté toute leur vie contre la pauvreté seraient de la sorte mises à lourde épreuve. Épuisées, elles se sentent déjà débordées, stressées. Elles souffrent de dépression, dorment mal, et leur maigre salaire ne leur a pas permis, ou ne leur permet pas, de se nourrir adéquateme­nt, ce qui affecte sérieuseme­nt leur santé. (1)

Le cortisol produit par le stress en continu mine leur qualité de vie et init par raccourcir leur existence d’une dizaine d’années, en moyenne, à comparer aux gens plus nantis de leur ville ou région. (2) Par contre, la retraite précoce est associée à une meilleure qualité de vie, et à une longévité accrue. Ce serait préférable de donner à ces travailleu­rs et travailleu­ses le choix de rester au boulot ou de prendre leur retraite, plutôt que de légiférer pour toute une génération, qui représente autant de diversité de besoins et d’énergie. Les incitatifs qui existent déjà sont suf isants.

Pour ce qui est des dé is des gouverneme­nts à trouver les ressources pour maintenir les services publics, il y aurait une troisième option à part l’augmen‐ tation des impôts des contribuab­les ou des réductions de services. Grâce à l’émission Enquête diffusée le 26 janvier dernier sur les ondes de Radio‐Canada, nous avons appris que de nombreuses sociétés fantômes étrangères, nommées dans les « Panama Papers », utilisent des adresses canadienne­s comme stratégie d’évasion iscale dans leur pays. Il y a des gens qui se servent du Canada comme paradis iscal!

De plus, une loi canadienne peu connue du public, dite de la No Second Tax, permet aux compagnies canadienne­s de s’inscrire dans des paradis iscaux qui af ichent des taux d’imposition variant de 0 à 2,5 %. Ces compagnies échappent à des impôts justes et équitables au Canada si elles af irment s’être acquitté de leurs impôts dans le pays off-shore, pour justi ier le principe de la No Second Tax, que ce soit vrai ou non.

Il faudrait que le Canada se ravise sur les questions d’évasion iscale. Il faudrait qu’on annule cette loi dite de la No Second Tax et que le Canada réclame sa juste part des compagnies domestique­s et étrangères et de ses citoyens richissime­s. Que les agents embauchés par l’ancien Premier ministre Harper pour se lancer à la poursuite de fraudeurs et des paradis iscaux se mettent à l’oeuvre et examinent sérieuseme­nt ces deux pistes. Les coffres de l’État se ren loueraient sans que les familles de la classe moyenne n’aient à subir des hausses d’impôts.

Mais pour appliquer pareille politique, il faudrait du courage politique et de la transparen­ce.

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