La Liberté

Les ciels libres d’Emilie Lemay

- Valentin CUEFF presse2@la-liberte.mb.ca

Les paysages du Manitoba et d’ailleurs sont célébrés dans les oeuvres de l’artiste québécoise Emilie Lemay, installée à Winnipeg depuis 2002. Son exposition Lueur Éphémère (1) se terminera le samedi 25 février par une peinture en direct.

C’est dans une petite pièce de sa maison à River Heights qu’Emilie Lemay s’adonne à sa passion. Un chevalet, une table de travail, et de nombreuses photos de paysages; certaines prises dans le quartier, d’autres lors de vacances en NouvelleÉc­osse. Ces clichés sont le point de départ de son processus de création. Férue de randonnées, elle raconte : « Tout commence par des séances d’observatio­n en plein air. » Cependant, la photograph­ie ne lui suffit pas : « J’aime aller chercher le moment, mais ça n’est pas une finalité. Je veux aller plus loin et créer quelque chose de plus personnel. »

Grâce à la peinture, elle magnifie ce qui, dans un paysage, a suscité son émotion : « Ça me permet de partager ce que je découvre, ce qui me plaît et m’émeut. Les gens viennent parfois me dire : Hé, je connais ce lieu ! Ils ont ressenti la même chose que moi. »

Nuages et couchers de soleil n’ont pas toujours été l’élan central de son oeuvre. En 2005, au terme de ses études aux Beaux-arts de l’Université du Manitoba, elle peignait surtout des portraits. « Là encore, je cherchais l’émotion » Une connexion spéciale avec la personne que le public verrait aussi. »

Une commande pour une peinture de paysage lui donne le déclic. « C’est à ce moment-là que toutes mes balades, toutes mes randonnées m’ont donné l’inspiratio­n dont j’avais besoin. C’est devenu ma passion première. » Depuis ce jour, le paysage à l’aquarelle prédomine son travail. Dans son atelier, elle installe une atmosphère apaisante avant de se mettre à la tâche. La perspectiv­e d’un canevas blanc peut être « aussi angoissant­e qu’une page blanche pour un écrivain ». Elle met de la musique, plutôt du folk francophon­e, comme les Soeurs Boulay ou Justin Lacroix. « Parfois l’émotion de la musique, non-verbale, purement ressentie, vient enrichir mes oeuvres », comme l’oeuvre phare de son exposition à la Maison des artistes visuels francophon­es, intitulée As the days keep turning into nights, extrait d’une chanson d’Alexi Murdoch, All My Days.

Pour l’exercice de la peinture en direct, qui se déroule devant un public, l’artiste se nourrit là encore de son environnem­ent : « La rencontre avec les gens est spéciale. Ils viennent me voir, me posent des questions. L’ambiance de cette journée va influencer mon travail ».

Ses journées ne sont pas seulement rythmées par la peinture : entre autres activités culturelle­s, elle a été commissair­e pour l’exposition Visages de Michel SaintHilai­re au Centre culturel francomani­tobain. Elle prépare aussi une résidence dans son village natal de Knowlton. Emilie Lemay participer­a également avec sa fille de 7 ans à une exposition du groupe Artists mothers au MAWA (Mentoring Artists for Women’s Art), qui devrait être lancée cette année à la fête des mères. Un emploi du temps chargé pour l’artiste-peintre qui souhaite partager et promouvoir autant qu’elle reçoit : « J’ai été encouragée dans mon travail. Je veux encourager les autres ».

(1) Lueur Éphémère, jusqu’au samedi 25 février à la Maison des artistes visuels francophon­es. Peinture en direct le 25 février de 12 h à 16 h.

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Photo : Valentin Cueff Emilie Lemay dans son atelier, au travail sur une peinture panoramiqu­e. « Dans la peinture, j’ai la liberté de mettre en avant ce qui me plaît. »
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