Libre cours aux idées à l’USB
L’Agora est un évènement social organisé au sein de l’Université de Saint-Boniface (USB) afin de permettre aux étudiants d’exprimer leurs idées ainsi que de s’enrichir intellectuellement. Il s’agit d’un cercle de discussion dans lequel un sujet particulier et attisant un certain intérêt de la part des étudiants est choisi. Par la suite, deux équipes de deux personnes prennent des positions opposées et défendent leurs idées avec autant de fougue que de passion. L’organisateur et médiateur de cet évènement n’est nul autre que le recteur de l’USB, Gabor Csepregi.
Dans cette occasion, nous avons pris le temps de nous entretenir avec M. Csepregi afin qu’il nous en dise davantage au sujet de cette activité sociale.
Lors de notre entretien, le recteur nous a indiqué que l’initiative d’un tel projet avait pour but d’être constamment en contact avec les étudiantes et étudiants de l’Université afin de comprendre ce qui les passionne, mais aussi de pouvoir comprendre leurs soucis.
Il est d’ailleurs pertinent d’indiquer que ce concept a été inspiré par une activité auparavant organisée par M. Csepregi : les déjeuners avec le recteur. Lors de ceux-ci, quelques fois par mois, un groupe d’étudiants avait l’occasion de partager leurs idées avec le recteur et de parler des sujets qui les tenaient à coeur, particulièrement en ce qui concerne l’Université, et ce, autour d’un petit déjeuner. Or, Gabor Csepregi explique que les déjeuners du recteur lui permettaient de s’entretenir avec seulement un nombre restreint de personnes.
Il nous a ainsi expliqué que l’Agora a pris la place de cette activité afin de permettre la diversité d’une grande variété d’étudiants et aussi une participation plus active.
Gabor Csepregi nous a également fait part de la contribution indispensable et infaillible de l’Association étudiante de l’Université de Saint-Boniface. Il nous a laissé comprendre que c’était cette dernière qui était le meilleur lien avec les étudiants et qu’avec un effort combiné, l’activité Agora peut s’épanouir à son plus grand potentiel.
Ce sont des dizaines d’étudiants et aussi un certain nombre de professeurs qui ont la chance d’assister à cette nouvelle forme de « déjeuner avec le recteur ». Le recteur de l’Université nous a précisé que, jusqu’à ce jour, deux débats ont été organisés. L’un des sujets portait sur l’impact des médias sociaux sur le quotidien de chacun et de la société en général, tandis que l’autre portait sur la place de la liberté au sein d’une société de consommation.
« Cet évènement a été organisé afin que les étudiants puissent un peu sortir du cadre des études et apprendre ou améliorer l’art de parler et de convaincre un auditoire, ce qui est un aspect essentiel de chaque programme enseigné », constate M. Csepregi. D’après lui, les étudiants ne doivent pas se contenter de venir à l’Université pour suivre leurs cours et de quitter les lieux aussitôt, car cela empêche un véritable enrichissement du milieu universitaire. Nous nous sommes également intéressés à en savoir plus sur la nature des sujets de débats à venir et en particulier à savoir s’il pourrait, à l’avenir, sélectionner des sujets délicats tels que les convictions politiques ou la religion. « Je pense que les étudiants doivent être en mesure de parler de tout sujet qui les intéresse et même si ceux-ci peuvent être délicats. Tout sujet peut être envisageable du moment que les participants montrent du respect les uns envers les autres et qu’ils comprennent que les divergences d’opinions sont tout à fait naturelles et qu’elles ne doivent pas être source de conflits », ajoute le recteur. Lors des débats de l’Agora, les spectateurs ont également l’occasion de faire des interventions afin de partager leurs idées et également de poser des questions pour satisfaire leur curiosité. Parmi les spectateurs, il y a certains professeurs de l’USB, mais jusqu’à présent, aucun d’entre eux n’a fait partie des équipes de débat.
Le recteur nous explique que « si l’on était emmenés à débattre avec des professeurs, surtout si les sujets choisis rentrent dans le cadre de l’enseignement de ces derniers, il est possible que cela influence les opinions des membres du débat et qu’ils hésitent à les défendre avec ferveur ».
Cependant, il admet que c’est une initiative qui serait très intéressante à développer. Il a exprimé l’enthousiasme que lui procurait le fait d’y voir les professeurs et se penche également sur l’idée de les convier à la table du débat.
« Le cercle de débats de l’Agora est une initiative relativement nouvelle et de nouvelles idées sont susceptibles d’y être ajoutées », nous dit le recteur. Parmi les nouveaux concepts, il nous a parlé de la possibilité que les débatteurs défendent une position et par la suite l’inverse afin que les interlocuteurs puissent comprendre réellement la position adverse et se montrent ouverts à la divergence d’opinions.
En bref, l’Agora est un entrainement dans l’art du débat et un cercle qui permet de librement exprimer des idées dans un environnement convivial. Les étudiants y arrivent dans leurs temps libres en tant que spectateurs ou participants, tout en buvant des boissons froides et partageant de la nourriture qui y est servie. Les étudiants et membres du personnel qui voudraient être de la partie sont avisés par courriel ou sont invités par des membres de l’Association étudiante de l’USB, qui agit également comme porte-parole de l’événement.
La prochaine Agora aura lieu le 1er mars dans la salle 1234 de l’USB et abordera le thème : « Peut-on vivre sans amitié? » Les étudiantes et étudiants de l’Université ainsi que de la communauté sont tous les bienvenus.