L’heure proverbiale de vérité est arrivée au Manitoba
Durant la campagne électorale de 2016, Brian Pallister et son parti ont proposé un programme financièrement impossible : protéger les services de première ligne, maintenir le niveau de dépenses en infrastructures, et réduire la taxe de vente de 8 % à 7 % durant son premier mandat. Pour réaliser ces engagements, il proposait de faire des économies en éliminant le “gaspillage” et en réduisant le nombre de ministères. Évidemment, ces “économies” ne pouvaient pas remplacer les 300 millions $ que la réduction de la taxe de vente coûterait.
Accablé par ses promesses irréalistes et un déficit d’un milliard de dollars, le gouvernement provincial prépare actuellement son deuxième budget, celui qui devrait refléter les études et les revues entreprises depuis son élection en avril 2016. Il tentera de freiner ses dépenses comme il l’a fait en accordant une augmentation de 1 % seulement aux divisions scolaires. Il remettra à plus tard des dépenses en capital qui rendraient le système de santé plus efficace et plus adapté aux besoins de la population.
En préparant son budget 2017-2018, le gouvernement Pallister devra reconnaître qu’un contrôle plus serré des dépenses ne pourra pas éliminer le déficit. Par contre, il risque d’affaiblir les finances publiques en augmentant la dette provinciale d’autant plus que la province garantit les emprunts immenses d’Hydro-Manitoba. Dans l’alternative, le gouvernement pourrait augmenter ses revenus en imposant des taxes additionnelles. Puisque cette option demeure inacceptable pour des raisons politiques, le programme chimérique proposé durant la campagne électorale sera repoussé dans un avenir de plus en plus lointain. L’équilibre budgétaire demeure une utopie.