La Liberté

« Notre génération mérite d’avoir une voix »

Chaque génération se sent pas considérée par la précédente. Comment redonner confiance, et la parole, aux jeunes d’aujourd’hui?

- Aliya DUBÉ et Sierra HUTCHISON Collège Béliveau

« Les génération­s précédente­s croient que notre génération est une blague, que nous ne pouvons pas penser pour nousmêmes et que nous allons tout gâcher. » Voila ce que dit Jasmine Lu, 15 ans, une élève du Collège Béliveau.

Ce n’est pas une surprise : une grande majorité des jeunes ont une opinion semblable. Et ce n’est pas nouveau que chaque génération ne se sent pas entendue par la génération précédente.

Nous avons posé la question à plusieurs élèves du secondaire pour entendre leurs points de vue. « Notre génération mérite d’avoir une voix au sujet des problèmes actuels, on mérite l’attention et le respect des adultes », explique par exemple Samson Teklehyman­ot, un élève de 15 ans du Collège Béliveau. Malheureus­ement, 75 % des élèves interrogés sont d’accord. Ils ne se sentent pas entendus, et ils estiment que leurs opinions ne sont pas considérée­s importante­s par les adultes.

L’école est un endroit où les jeunes passent la majorité de leur temps. C’est donc là qu’ils devraient être encouragés à partager leurs opinions et idées, mais estce que c’est toujours le cas? Les enseignant­s questionné­s ont une opinion complèteme­nt différente par rapport aux élèves. Pour eux, les élèves ont et doivent avoir une voix dans leur salle de classe. « Tu devras trouver ta voix, continuer de la chercher, continuer à essayer de nouvelles choses jusqu’à ce que tu trouves ta place », conseille Shannon Baxter, une enseignant­e du collège.

Du côté des institutio­ns, quel est le constat? Les gouverneme­nts, fédéral comme provincial, annoncent qu’ils font tout pour soutenir les jeunes, mais la génération d’aujourd’hui croit que les élus ne prennent pas le temps d’écouter ce que les jeunes ont à dire. Le gouverneme­nt a clairement des bonnes intentions, mais il est difficile de communique­r avec les adolescent­s. Ils sont assez âgés pour conduire, mais pas assez pour voter, ou prendre des décisions dans les domaines politiques. Et même s’ils avaient envie de s’impliquer, ils ne sauraient pas comment faire. C’est là qu’intervient le Parlement jeunesse francomani­tobain, comme l’explique Janine Brown : « Ça me donne une chance d’exprimer mes pensées et de partager la façon dont je veux faire une différence. »

Alors pour les jeunes, il n’y a qu’une chose à faire: n’attendez pas qu’on vous donne la parole, prenezla!

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Photo : Aliya Dubé Les jeunes pensent qu’on n’entend pas leur voix.

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