Nos Manitobaines engagées
Cette chronique est l’extrait d’une entrevue qui met en lumière le riche parcours de vie de TATIANA ARCAND
Le projet de recherche intitulé réunira dans un Nos Manitobaines engagées livre les profils d’une centaine de Manitobaines qui ont contribué de façon marquante à l’épanouissement et à la vitalité de leur communauté. Initié par Michelle Smith et dirigé par Lise Gaboury-Diallo, ce projet a rapidement été endossé par un groupe de travail motivé, dont les autres membres sont : Aline Campagne, Louise Duguay, Suzanne Kennelly, Roland Lavoie, Papa Mbao, Bernice Parent et Karlee Sapoznik.
Suzanne Kennelly : Quels sont les accomplissements ou réalisations dont vous êtes fière dans le cadre de cette carrière d’enseignante?
« Je pense que ce seraient les rapports que j’ai eus avec mes anciens étudiants qui me disent que je les ai marqués en bien. Ça me fait chaud au coeur de rencontrer l’un d’entre eux et de l’entendre dire : Madame Arcand, j’ai aimé travailler avec vous, j’ai tellement appris. C’est vraiment spécial pour moi d’entendre ce genre de témoignage. Je donnais des cours de langue, ce qui veut dire énormément de corrections. Ça faisait parfois près de 60 heures de travail par semaine. Et j’avais en plus une famille à un moment donné.
C’était une période de vie très intense et hyper chargée. Je suis contente de savoir qu’il y a eu des conséquences très positives et que tout ce travail a profité aux membres de la communauté. Certains trouvent que j’étais un bourreau du travail, parce que j’étais exigeante. Mais je pense qu’il est important de respecter sa langue, ainsi que la langue des autres, et de faire de son mieux pour bien s’exprimer. » Suzanne Kennelly : Et l’écrivaine dans tout ça?
« Ah oui! Il y a eu ce volet culturel aussi. J’ai toujours aimé écrire. J’aurais aimé avoir plus de temps pour le faire, mais j’ai quand même réussi à accomplir quelque chose… J’ai toujours aimé raconter des histoires, alors j’ai commencé par écrire un conte pour enfants qui a été publié aux Éditions des Plaines. Le folklore m’intéressait, alors, à un moment donné, j’ai décidé de me lancer dans le folklore des Autochtones et des Métis, surtout à un moment où je devais préparer une communication pour une conférence qui allait avoir lieu à l’Université de Saint-Boniface. Je me suis rendu compte de la richesse de toutes ces légendes. Et je m’en suis servie pour composer des histoires pour enfants.
Ces projets de livres sont toujours liés à ce que je faisais à l’Université en tant que professeure. J’ai accepté de donner un cours de création littéraire et j’avais un bon petit groupe d’étudiants qui s’intéressaient aux contes fantastiques. C’étaient de très bons étudiants. On a tous commencé à en écrire et à en partager en classe, moi avec eux.
C’est cette expérience qui a donné naissance, dans mon cas, à une anthologie de contes fantastiques que j’ai fait publier aux Éditions du Blé. Tout récemment, j’ai composé une nouvelle pour les Cahiers francocanadiens de l’Ouest. Dans cette dernière, j’ai accordé un rôle très important à la musique. »