La lutte artistique quand l’art devient trop éphémère
La particularité de la sculpture sur neige, c’est qu’elle n’est pas créée pour durer. Les neigistes pratiquent l’art de l’éphémère par excellence. Parfois quand même, les circonstances climatiques en font carrément un art improbable.
Sitôt terminée le vendredi soir de la grande ouverture du Festival, la sculpture géante de l’entrée du Parc du Voyageur s’est mise à réagir au redoux. La neige est un matériau hypersensible. Les responsables du parc ont dû se résigner, pour des raisons de sécurité, à étêter l’outarde monumentale, qui menaçait de s’effondrer.
Les températures au-dessus du point de congélation sont l’ennemi principal des neigistes, car elles ont pour effet d’adoucir les lignes des sculptures, au point parfois de rendre l’oeuvre informe.
De son propre chef, David MacNair est allé, lorsque le thermomètre s’est à nouveau montré coopératif, refaire des lignes de la sculpure de l’entrée. Il s’agissait de recomposer une oeuvre capable de parler aux visiteurs du parc de la deuxième fin de semaine du Festival. Certains de ses amis neigistes se sont joints à lui pour quelques heures afin de l’épauler dans sa tâche de réfection.
Son initiative, l’artiste la motive ainsi : « Dans notre esprit de neigiste, c’est tout pour le public. La fête se déroule sur deux grosses fins de semaine. Pour notre équipe, c’est important que les gens aient quelque chose à regarder. On accepte que l’art de la neige est éphémère, mais quand même, il ne faut pas qu’il le soit de trop.
« J’ajoute aussi nous avions en tête le gars qui s’occupe de l’éclairage des sculptures. On a trouvé qu’il avait fait un vrai bon travail. Et on voulait qu’il reste quelque chose de beau à éclairer. Vraiment, on est très content d’avoir fait au mieux pour respecter le jeu scénique de celui qu’on appelle tous Butch, et dont le nom est Martin Ruff, de Christie Lights. »
Pour sa part, la directrice générale du Festival, Ginette Lavack Walters, a trouvé « extraordinaire » l’initiative prise par David MacNair. « On ne lui avait rien demandé. Si notre budget nous le permet, on est certainement prêt à considérer de lui donner un supplément d’argent. »