LE SABRE D’ALEX PRÉFONTAINE
Alex Préfontaine est un escrimeur ambitieux. L’athlète de 17 ans souhaite participer à l’équipe canadienne d’escrime dès 2018. Un objectif qui motive l’adolescent de SaintVital à consacrer au moins 20 heures par semaine à l’entraînement.
Alex Préfontaine est un escrimeur ambitieux. Du haut de ses 17 ans, il couve déjà l’espoir de participer à l’équipe canadienne d’escrime en 2018, et peutêtre même aux Jeux panaméricains de 2019 à Lima au Pérou. Le secret du sangfroid, il l’a appris à ses dépends. Mais il a fini par bien l’intégrer.
Intégrer l’équipe canadienne d’escrime, c’est un but réaliste?
Tout à fait. Pour se joindre à l’équipe nationale, il faut se ranger parmi les trois meilleurs athlètes de sa catégorie lors de championnats nationaux. À la Coupe d’escrime du Canada, fin janvier en ColombieBritannique, j’étais en septième place. J’étais proche. Il me manquait seulement deux points. Je suis quand même rentré du championnat avec la médaille d’or par équipe pour le sabre, catégorie junior. En 2016, c’est la médaille d’argent que j’avais remportée.
Vous aimeriez participer aux Jeux panaméricains de 2019, à Lima au Pérou?
Absolument! Il faudra remporter plusieurs tournois, et participer à plusieurs compétitions internationales. J’ai déjà l’expérience. Depuis deux ans, je suis dans un mode supercompétitif. À part des compétitions au Canada, je me suis rendu en Allemagne, en France et aux États-Unis.
Quelle sorte d’entraînement faites-vous?
Au sabre, à peu près 13 heures, lors de sessions d’exercices du Club Rapier. Et il y a les camps d’entraînement de Sport Manitoba en fin de semaine. Les samedis, je fais aussi du conditionnement en groupe. Et j’ai de l’équipement chez moi pour faire du conditionnement physique, qui est une activité quotidienne.
Ce que j’aime beaucoup, ce sont mes deux heures d’entraînement supplémentaire au sabre avec Ayach Bounachada, mon maître d’escrime. Ayach, ce n’est pas n’importe qui. Il a été arbitre aux Jeux olympiques. Il a 30 ans d’expérience. C’est lui qui m’a permis d’accéder à un autre niveau de performance.
Vous n’étiez pas si passionné avant l’âge de 15 ans?
Non. J’ai d’abord essayé l’escrime à 12 ans. J’étais curieux. Je me suis inscrit à un programme pour débutants offert par la Ville de Winnipeg. J’ai même échoué le cours. C’est en joignant le Club Rapier, il y a trois ans et demi, que j’ai vraiment eu la piqûre!
Ce qui a changé, c’est l’énergie au club. Et ma découverte que l’escrime, c’est vraiment mon sport.
Qu’est-ce qui vous a séduit, au bout du compte?
Le défi intérieur. Faire de l’escrime, c’est très mental. Surtout avec le sabre, qui est l’arme la plus rapide. Tu peux toucher l’adversaire avec les plats de la lame au lieu du bout seulement, comme c’est le cas pour l’épée.
À cause de cette flexibilité du sabre, il faut penser rapidement. Plusieurs coups à l’avance. Mais t’es dans le mouvement. Il y a le défi physique. Faire du sabre, c’est comme jouer aux échecs, mais en faisant quatre fois le tour du gymnase chaque fois que tu as bougé ta pièce.
Vous parlez d’un défi intérieur…
Je suis constamment en compétition avec moi-même. Le plus grand défi pour moi a été de ne pas devenir nerveux lors des compétitions. Quand tu es nerveux, tu ne penses plus clairement. Tu retombes dans tes vieilles habitudes. Alors tu commets des erreurs techniques, ou tu te mets à répéter la même action. Ce qui te rend très prévisible pour ton adversaire!
Cette leçon, je l’ai apprise en perdant beaucoup de parties. J’ai perdu contre des joueurs qui, sur le plan technique, étaient moins habiles que moi. Et moins forts physiquement. Ils avaient gagné parce qu’ils sont restés calmes. Maintenant, le point a été fait. Et je l’ai bien intégré : celui qui garde son sang froid est celui qui gagne la partie.