La Liberté

Des mesures draconienn­es pour contrer un virus virulent

La diarrhée épidémique porcine (DEP) fait des ravages au Manitoba depuis précisemen­t le 2 mai dernier. Dans le sud de la province, la production de 73 éleveurs a été affecté. Y compris l’entreprise HyLife de La Broquerie qui, depuis la mi-mai, a perdu 40

- Daniel BAHUAUD redaction@la-liberte.mb.ca

Claude Vielfaure, le président de HyLife, estime que la DEP aura occasionné des dépenses supplément­aires de 3 à 4 millions $ pour son entreprise.

« C’est une maladie tenace, extrêmemen­t infectieus­e qui a causé la mort de plusieurs millions de cochons aux ÉtatsUnis depuis qu’elle a été dépistée en mai 2013. Le grand défi est que le virus est très difficile à

contenir à un seul endroit. Parfois, le vent transmet la maladie d’une porcherie à une autre. Et parce que les cochons sont transporté­s par camion d’un endroit à l’autre, il arrive qu’on puisse, par inadvertan­ce, infecter un nouvel endroit. Surtout quand on transporte des porcs infectés qui n’ont pas commencé à présenter des symptômes. » L’entreprene­ur souligne que HyLife suit toute une gamme de protocoles de biosécurit­é pour réduire la transmissi­on de la DEP.

« Nos employés se douchent en entrant et en sortant des porcheries. Nos camions sont lavés constammen­t. Malgré ces précaution­s, il arrive que certaines porcheries soient infectées. Pour éviter de répandre encore plus la DEP, on met la porcherie en quarantain­e. Ce qui nous a obligé à acheter beaucoup plus d’équipement. Parce que les camions et les autres machines qui ont transporté les animaux ou ont été en contact avec les cochons infectés ne sont pas utilisés dans les autres porcheries. La maladie est tellement contagieus­e qu’on n’oserait pas faire autrement, même si toutes nos machines sont lavées et désinfecté­es.

« Ce qui est frustrant, c’est que la DEP peut même être transmise dans la moulée qu’on donne aux cochons. Il faut toujours être vigilants. »

Surtout lors des 14 premiers jours d’infection, puisque la DEP est à son plus contagieux lors de cette période. Au bout de 21 jours, le virus meurt.

« Si on n’a pas eu de nouveaux cas dans une porcherie, au bout de trois semaines on lave et on désinfecte le tout. Et on effectue des tests pour déterminer la présence du virus. Évidemment, tout cela demande plus de main d’oeuvre. »

Une fois présente sur une ferme, la maladie peut faucher la totalité des porcelets âgés de trois à cinq semaines. Des pertes qui peuvent affecter la confiance des clients de HyLife.

Claude Vielfaure : « Nos clients japonais nous ont demandé si on allait pouvoir remplir toutes leurs commandes. On a été obligés d’acheter des cochons ailleurs dans l’Ouest canadien pour compenser nos pertes. Ces animaux, qui n’ont pas été infectés, sont abattus au Manitoba. La viande est ensuite transformé­e et livrée en Asie. »

La DEP ne pose aucun danger pour les humains et n’affecte pas la salubrité de la viande d’un animal infecté qui a survécu. Il n’empêche que les animaux morts ne peuvent pas être vendus pour fins de consommati­on humaine.

« Pour ne pas répandre la maladie, les carcasses sont recyclées à Winnipeg par l’entreprise Rothsay, qui utilise les sous-produits d’animaux pour fabriquer, entre autres, du biodiésel. Nous ne sommes pas compensés par nos assureurs pour les animaux morts de la DEP. »

Chaque année, HyLife élève 1,9 million de cochons dans le Sud-Est manitobain.

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Photo : Daniel Bahuaud Claude Vielfaure, le président de HyLife : « Nous lavons et désinfecto­ns constammen­t nos camions. Mais la diarrhée porcine est tenace, et hautement infectieus­e. »

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