Quatre ados dans le vent
Pendant un an, une équipe de tournage a suivi quatre élèves du Collège Louis-Riel (CLR) dans leur vie quotidienne. La série qui en résulte, intitulée Comment devenir adulte, plonge le spectateur dans les hauts et les bas de ce qu’on appelle parfois « l’âg
Il y a Simon Boily, le musicien, qui a toujours le mot pour rire. Vanessa Byusa, la fille studieuse, qui veut toujours aider les autres. Rémi Fournier, le sportif au grand coeur. Et Bréanne Rey, la danseuse passionnée par la scène.
De la rentrée 2016 à juin 2017, des caméras de la société de production Wookey Films les ont suivi au rythme d’un tournage par semaine, pour chacun des protagonistes.
Le résultat? Comment devenir adulte, soit 13 épisodes de 26 minutes qui dressent le portrait de quatre adolescents francophones, âgés de 16 et 17 ans, à Winnipeg.
Les deux premiers épisodes de cette nouvelle série-documentaire ont été présentés en avantpremière le jeudi 24 août au Théâtre cercle Molière. La joyeuse bande était présente lors de la projection.
Mais au fait, c’est quoi, être un adulte?
Vanessa a trouvé une définition toute simple : « Je pense qu’un adulte est quelqu’un qui est responsable et indépendant. »
Sa camarade de classe Bréanne renchérit : « Au secondaire, il y a beaucoup de moments stressants ou difficiles. Mais je pense que ça prépare à la vie d’adulte. Ça nous permet de découvrir qui l’on est. »
C’est aussi l’avis de Rémi : « On ne sait pas encore ce que c’est que d’être adulte. Le but de l’émission est de montrer que ce n’est pas une chose facile, et qu’il va falloir le comprendre par nous-mêmes. »
Aucun d’entre eux n’avait eu d’expérience devant la caméra auparavant. Pour autant, ont-ils hésité à devenir des stars du petit écran? Tous répondent « aucune hésitation », comme d’une seule voix.
Rémi explique que d’autres jeunes, partout au Canada, vont se reconnaître dans ce qu’ils ont vécu. « Je trouve que c’est une bonne façon de montrer à d’autres jeunes qu’ils ne sont pas seuls, qu’on a aussi des problèmes. Et de montrer comment c’est la vie, au Manitoba. »
Une opinion partagée par Bréanne : « Beaucoup de jeunes arrivent au secondaire et ne savent pas où ils en sont. Moimême, j’étais un peu perdue, rendue en 9e année. Je pense que cette émission peut vraiment aider des jeunes dans cette période de transition. »
Toute l’année, les quatre acteurs improvisés étaient en contact avec la coordonnatrice de projet Marlène DesaulniersBernard et le réalisateur Chaz Beaudette. Leurs discussions nourrissaient l’écriture des épisodes : une compétition sportive, des doutes sur leurs projets postsecondaires, ou encore des situations conflictuelles à l’école.
Ils devaient parfois partager des détails intimes de leur vie. Vanessa raconte :
« Un des moments gênants, c’est quand ils m’ont demandé “Est-ce que tu as un crush sur quelqu’un à l’école?”. » Exclamation chez les trois autres adolescents, à qui on posait souvent la même question.
Petit à petit, ils ont gagné en confiance et se sont affirmés devant les caméras. Rémi explique qu’il a aussi eu son lot d’incertitudes. « Il y avait des moments où je n’étais pas sûr de moi, après avoir dit certaines choses. Mais il y avait une raison pour que je les mentionne face aux caméras. Même si j’avais parfois peur du résultat, ce sont des choses que je voulais dire. »
Bréanne aussi a gagné en assurance au cours de l’année. « Pour moi, ce qui était épeurant, c’était pendant la compétition de danse. Il y a déjà beaucoup de pression. Mais avec la caméra, c’était encore plus stressant. Mais vous allez voir que même si on semble inconfortable au début, on est confortable à la fin. »
Une chose est sûre, les quatre jeunes sortent de cette aventure avec une impression très positive. Pour Simon, l’expérience est « inoubliable » : « Quand on va repenser à l’école secondaire, on va penser à la série, instantanément. »
Même constat pour Rémi : « C’était incroyable, c’était unique. C’est quelque chose que je voudrais refaire. » Unis TV a déjà confirmé qu’une saison 2 était en préparation. Celle-ci présentera quatre nouveaux élèves du secondaire du CLR.