Persévérer est sa devise À la fin de juin, les propriétaires du Rush de Rapid City, une équipe de hockey professionnel de la ECHL, ont nommé Daniel Tétrault entraîneur-chef. Sa mission : reconstruire l’équipe peu performante en lui infusant un esprit de
Le printemps dernier, le Rush de Rapid City a dégringolé à la dernière place dans sa division de la ECHL (ndlr : l’ancienne East Coast Hockey League des ÉtatsUnis). De plus, pour la deuxième année consécutive, l’équipe ne s’est pas rendue aux éliminatoires.
Une situation que certains qualifieraient de désastre, qui met pourtant l’eau à la bouche de Daniel Tétrault, le nouvel entraîneur-chef du Rush. En fait, pour l’athlète de 38 ans originaire de La Broquerie, qui n’a été incroyablean, entraîneur-assistantil s’agit ». d’une « opportunitéque pour un c’est« Unepas mal équipe plus qui intéressanta des défis, que d’hériter problèmes. d’une Mon situationbut est sans de conduire le Rush aux éliminatoires.
Je crois que c’est faisable. « Pour y arriver, il faut changer la culture de l’équipe. Et c’est en fait la principale raison qu’on m’a engagé. L’an dernier, il y avait un grand manque de sérieux chez les joueurs. Au point où nous avons eu des problèmes de comportement à l’extérieur de la patinoire. Et au point où les propriétaires ont cru bon de renvoyer l’ancien entraîneur-chef. » Dès qu’il a été embauché, la première décision de Daniel Tétrault a donc été de ne retenir
qu’une demi-douzaine de joueurs. « J’ai gardé les plus sérieux, les plus engagés. Et puis j’ai pris mon téléphone. J’ai été hockeyeur professionnel pendant 15 ans. Le hockey professionnel, c’est un petit
monde, une communauté où les gens se connaissent bien. Il n’y a que trois ligues professionnelles : la LNH, l’ECHL et la Ligue américaine. J’ai donc utilisé mon réseau pour contacter des joueurs, des entraîneurs, des gérants. « J’ai fait beaucoup de recherche. Et puis j’ai assisté au camp de développement du Wild LNHde J’ai Minnesota,passé avec neuf laquelle jours l’équipeon sur est la affilié.de glacela pour rencontrer des joueurs potentiels. C’est là que j’ai trouvé mes cinq premiers nouveaux équipiers. Maintenant, j’ai trouvé à peu près 90 % de ma nouvelle équipe. » Et quelles qualités cherche-il dans ses athlètes? « D’abord, du leadership. J’ai surtout ciblé des capitaines d’équipes et des assistants. Des joueurs sérieux, ambitieux, qui ont une bonne fiche. Je veux des gars compétitifs, engagés et persévérants qui vont donner le meilleur d’eux-mêmes à tous les jours. Sur la glace et à l’extérieur de la patinoire. À mon avis, pour réussir, il faut faire preuve de bon caractère. Si un joueur manque de sérieux, il sera échangé. Point à la ligne. »
Si Daniel Tétrault semble exigeant, c’est qu’il souhaite « apprendre aux joueurs ce que c’est vraiment que de jouer dans une ligue professionnelle ». « Certains athlètes viennent d’équipes universitaires. Ils sont habitués à jouer une vingtaine de parties dans une saison. Notre saison régulière en a 72. Elle est presque aussi longue que celle des 82 matchs de la LNH. Pour tenir le coup, il faut faire du conditionnement à l’année longue.
« Et il faut de la maturité. Un esprit de persévérance. Je crois que je peux aider les joueurs à l’acquérir. Je suis jeune. Ça ne fait que deux ans que je ne joue plus pour le Rush. Je peux faire de l’écoute active et les conseiller, parce que je connais la réalité des joueurs. »
Sans parler des revers qui peuvent démoraliser un athlète, tout en le mettant sur la route de la persévérance.
« C’est vrai. En 1997, j’ai été repêché en 4e ronde par les Canadiens de Montréal. Mais avant d’intégrer l’équipe, j’ai subi une grave blessure. Je me suis cassé la jambe et plusieurs côtes. Je n’ai pas pu jouer dans la LNH. Pourtant, c’était mon rêve d’enfance. J’étais profondément découragé. J’ai même pensé abandonner le hockey. Mais le hockey, c’est ma passion. C’est plus fort que moi. Alors j’ai persévéré. D’abord chez les Wheat Kings de Brandon, ensuite sur une brochette d’équipes américaines. En bout de ligne, j’ai joué 921 matchs en saison régulière et 90 parties en séries éliminatoires.
« Je ne regrette pas d’avoir persévéré. Aujourd’hui, je rêve encore à la LNH. Je pourrai former des joueurs qui s’y rendront. Et ça, c’est un vrai plaisir. Ensuite, qui sait? Je pourrais bel et bien finalement me rendre à la LNH comme entraîneur. »