ALÉNA : pourquoi Trudeau serre l’étau
Alors que le Canada était l’hôte de la sixième ronde de négociations à Montréal pour revoir l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), Justin Trudeau a signé l’accord du Partenariat Transpacifique (PTP). Un autre geste qui démontre à quel point le commerce international figure très haut sur la liste des priorités du gouvernement. En effet, Justin Trudeau aurait pu signer cet accord en novembre, alors qu’il était en Asie. Alors pourquoi maintenant? Wilbur Ross, le secrétaire du Commerce américain, s’est d’ailleurs empressé d’accuser le Canada de mettre de la pression sur les négociateurs de Washington. Il n’a pas entièrement tort. Richard Ouellet, professeur en droit international à l’Université Laval, rappelle que le Canada veut influencer les entrepreneurs et gouverneurs des États américains les plus touchés par l’ALÉNA. Pour que, eux aussi, cherchent à influencer le Congrès américain. Après tout (par exemple), 72,9 % du commerce international du Dakota du Nord se fait avec le Canada. En signant le Partenariat transpacifique, le Canada se donne tout simplement des options et d’autres opportunités. Car le PTP permet des ententes bilatérales entre quelques membres des 11 pays signataires. Ainsi depuis novembre, le Canada a obtenu des assurances qui protègeront la propriété culturelle et intellectuelle canadienne et donneront au Canada accès à l’industrie automobile japonaise. Le message lancé par Justin Trudeau est que le Canada n’a pas besoin de se contenter d’échanges avec un voisin devenu récalcitrant. Ceci dit, notre voisin reste de loin notre meilleur partenaire. L’ALÉNA représente 28 % des échanges commerciaux dans le monde!