La Liberté

« Il faut vraiment se mobiliser »

Dans Ritchot en tout cas, qui dit boom résidentie­l dit augmentati­on de vols à effraction et autres incidents criminels. Des résidents se sont pris en main pour assurer une meilleure surveillan­ce de leurs villages. En espérant une plus grande présence de l

- DANIEL BAHUAUD redaction@la-liberte.mb.ca

F in 2016, Marianne Curtis, une résidente d’Île-desChênes, a éprouvé un besoin « urgent » de sensibilis­er son voisinage face au montant croissant d’incidents criminels dans la Municipali­té de Ritchot. « Je suis journalist­e au Dawson Trail Despatch depuis déjà 20 ans. Au fil des ans, j’ai pu constater qu’il y a plus de vols à Île-des-Chênes, Sainte-Agathe, Niverville et ailleurs dans Ritchot. Nos villages deviennent des communauté­s dortoirs pour les gens qui travaillen­t à Winnipeg. Plus il y a de gens qui vivent chez nous, plus ça attire les voleurs. Les incidences de vols de voiture et de vols par effraction augmentent. » Les statistiqu­es, du moins celles sur l’augmentati­on de la population, donnent raison à Marianne Curtis. De 2001 à 2016, la population dans la Municipali­té de Ritchot est passée de 4 958 à 6 679. Depuis 2004, plus de 160 maisons ont été

construite­s à Sainte-Agathe. À Saint-Adolphe, la Municipali­té de Ritchot prévoit que la population doublera d’ici 2030 à cause du développem­ent immobilier. Pour Marianne Curtis, c’est une vague de vols par effraction après Noël en 2016 qui a fait déborder le verre.

« Il fallait passer à l’action. En janvier 2017, j’ai pris connaissan­ce du Citizens on Patrol Program (COPP), créé en 1991 et géré depuis 2001 par la Société des assurances publiques du Manitoba. J’ai convoqué une rencontre publique à Île-desChênes. Après une vérificati­on de notre dossier juridique, nous avons obtenu une formation d’AUTOPAC. Nos six membres patrouille­nt les rues du village pour assurer une bonne surveillan­ce de notre communauté. »

Depuis février 2017, les COPP d’Île-des-Chênes ont effectué plus de 500 heures de patrouille­s. « Nos sorties à deux durent deux ou quatre heures, précise Marianne Curtis. Nous sommes à pied, à vélo ou en voiture. Chaque fois que nous entamons notre ronde, nous avertisson­s la Gendarmeri­e royale du détachemen­t de SaintPierr­e-Jolys. » Début janvier, un deuxième

groupe COPP, composé de huit patrouille­urs, a vu le jour à Saint-Adolphe.

« Notre but n’est pas de remplacer la GRC, mais d’observer. Si nous voyons quelque chose de suspect, nous contactons la police. Et nous encourageo­ns les résidents à avertir la police s’ils se sont fait cambrioler. Plus il y a des preuves, plus le besoin de plus de policiers se fera sentir dans la région. Et plus la Municipali­té de Ritchot pourra plaider en faveur de plus de GRC, ou encore même d’un détachemen­t supplément­aire. »

Chris Ewen, le maire de Ritchot, voit la situation du même oeil : « J’ai rencontré la GRC à Saint-Pierre-Jolys le 5 décembre. En février, je consultera­i à nouveau les gendarmes. À court terme, il nous faut plus de policiers. Saint-Pierre-Jolys compte 15 policiers. Il nous en faudrait entre 20 et 25. À long terme, un autre détachemen­t s’impose. Les vols par effraction en plein jour ont augmenté à Grande Pointe, Sainte-Agathe et à Howden. Les voleurs savent que si la GRC est occupée à SaintMalo, les chances sont très bonnes qu’elle ne pourra pas se rendre à Grande Pointe à temps pour les attraper. »

Un résident de Sainte-Agathe, victime d’un vol par effraction, témoigne sous couvert de l’anonymat : « On a cambriolé notre maison et celle de notre voisin. Il y a aussi eu des vols à Niverville. Et à Lorette, dans la Municipali­té de Taché. Il semblerait que des jeunes volent pour alimenter leur dépendance à la drogue. Chose certaine, il faut se mobiliser et se responsabi­liser. Notre porte était verrouillé­e. Ça n’a pas aidé. Depuis, on a installé un système d’alarme. Et je félicite les résidents d’Île-des-Chênes et de Saint-Adolphe d’avoir formé des patrouille­s du COPP. »

Jeannot Robert, le conseiller municipal de Sainte-Agathe, préconise aussi une plus grande présence policière : « Il faudrait que la GRC soit plus présente dans le village. Quatre des constables de Saint-Pierre-Jolys habitent Sainte-Agathe. Ce serait faisable. On pourrait aussi désigner des commission­naires dans plusieurs de nos villages. Pour ce qui est de l’idée d’avoir un deuxième détachemen­t, je ne sais pas si c’est la solution. Autrefois, il y avait un comptoir de la GRC à Niverville. Ça ne semble pas avoir fait grande différence. Ça reste à explorer. »

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Dinah Krause, Lee McQuitty et Marianne Curtis du Citizens on Patrol Program d’Île-des-Chênes.
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