La paix… dans la diversité?
Il y a un mois, nous marquions le début de cette nouvelle année avec des voeux, des désirs et des prières pour la paix. Avec un mois qui s’est déjà écoulé, qu’en dironsnous? C’est sûr que nous pourrions nous lamenter et nous apitoyer sans fin, et de même, nous pourrions juger et condamner tous ces « autres » qui apportent tensions, conflits et violence à notre vie et à notre monde. C’est facile de faire cela; mais, de faire ainsi, ne vaut rien et ne mène à rien.
Alors, comment pouvonsnous faire avancer l’harmonie, la réconciliation et la paix? Et cela, de la plus petite chose apparemment insignifiante qui dresse murs et montagnes entre nous dans la vie courante, jusqu’aux réalités, au niveau mondial, qui mettent en péril l’avenir même de ce monde. Je n’ose même pas vous proposer de solution, car j’en suis certain, cette solution mettra au moins une personne en colère. Ironie à part, j’ose vous offrir quelqu’une de mes opinions pour votre considération.
Je vous propose d’abord d’embrasser la diversité et de l’accueillir comme une grande grâce : diversité de valeurs, d’opinions et de croyances; diversité de rôles et de responsabilités; diversité de perspective et d’approches devant une situation à résoudre; diversité d’expériences antérieures; diversité de forces et de faiblesses (d’abord les nôtres, et ensuite celles des autres); diversité de cultures, de spiritualités, de religions; diversité de……; la liste n’en finit plus, et c’est une grâce. La diversité est un don de Dieu dans la complexité infinie de Sa sagesse constamment créatrice et re créatrice.
Autre manière de dire ceci? Eh bien, que malgré les premières émotions que peut nous apporter l’approche de n’importe quelle différence – émotions de confusion et d’agacement, émotions de peur ou de colère – nous sommes appelés à nous réjouir de cette diversité et à en être enrichis mutuellement, et cela de façon continue! La compassion de notre Dieu et la merveille de Sa puissance d’amour à réconcilier, à unir et à réunir, n’en demande pas moins de nous tous.
Qu’estce qui peut cultiver une telle attitude dans le coeur de chacun et de chacune? Voici, à mon avis, quelques éléments, sans ordre de priorité. La décision individuelle et entre nations, a priori et de manière ardue, de rechercher le bien, le positif, le désir d’aimer en l’autre. Le visage de l’autre est toujours le visage humain d’un frère ou d’une soeur.
Un autre élément pacifiant, je le crois, est de développer en soi, de manière consciente, la capacité de dialogue. Cela s’apprend (et tout d’abord en famille), les vraies manières d’être sincèrement et ouvertement à l’écoute. Cela s’apprend, les manières de se parler, de se dire les choses qui sont nécessaires, et cela, avec une approche et un ton qui unit, et non qui divise. Cela s’apprend, ce qui aide l’autre à être plus libre d’aimer et non à le cramponner dans la peine et les blessures. Cheminons ensemble, d’une manière très consciente et engagée, sur cette route de la paix.
Un autre élément est d’accepter tout bonnement que la paix doit être construite et reconstruite constamment. Il faut éviter tout angélisme. Rêver d’une paix universelle à l’avenir sans faire les efforts aujourd’hui de faire avancer la paix concrètement, même si c'est d'un tout petit pas, n’est pas honnête. Je vous laisse donc avec une parole de saint Jean Chrysostome : « Gardonsnous de perdre espoir, mais évitons également de céder trop facilement à la nonchalance : toutes deux sont de funestes impasses ». Et cela, surtout, pour la paix en embrassant les diversités.