ACTES DE DÉFIANCE CONTRE UNE LOI OPPRESSIVE EN IRAN
En Iran, une loi force les femmes à se voiler et à porter des vêtements amples. D’après le Middle East Institute, certaines des femmes qui portent le voile veulent le porter, mais il y en a d’autres qui le portent contre leur propre volonté. Certaines d'entre elles luttent contre les restrictions vestimentaires imposées par le gouvernement. Toutefois, un tel acte de défiance contre cette loi iranienne n’est pas le premier dans l’histoire récente.
Vers la fin de l’année 2017, une vidéo d’une femme iranienne debout sur une boite agitant son voile comme un drapeau a commencé à circuler partout sur Internet et dans les médias. Dans les nouvelles, d’après Voa News, elle est considérée comme une héroïne de la lutte contre la loi qui oblige les femmes à porter le voile. Depuis la révolution de 1979, l’Iran est un État théocratique, c’est-à-dire que le pays est gouverné selon les idéologies d’une religion, dans ce cas, l’Islam. Le système gouvernemental en Iran est la raison pour laquelle les Iraniennes sont forcées de se voiler et de porter des vêtements amples. Ceci n’a pas toujours été le cas pour ce pays. D’après l’Iran Review, porter le voile a été interdit dans les années 1930 par Reza Chah Pahlavi, le chah d’Iran. Les monarques de l’Iran, qui fréquentaient souvent l’Europe à cette époque, étaient très familiarisés avec ce que les femmes européennes portaient. La même source ajoute que Reza Chah Pahlavi était impressionné par la reine de l’Afghanistan, Soraya Tarzi, qui ne portait pas de voile et que Mustafa Kemal Atatürk, le chef de la Turquie, l’a inspiré avec ses idées prooccidentales; enlever le voile était vu donc comme une modernisation. Selon l’Iran Review, plusieurs théologiens musulmans n’étaient pas d’accord avec le « dévoilement », et un grand nombre d’eux furent envoyés en exil. Tous ceux qui agissaient contre la loi étaient opprimés. Ainsi, la police en Iran utilisait la force pour enlever les voiles des femmes quotidiennement. Après la chute de Reza Chah Pahlavi, beaucoup de femmes iraniennes retrouvèrent plus de liberté sous le nouveau monarque et pouvaient porter le voile. Quand même, l’Iran Review souligne que les médias de l’État continuaient d’encourager les femmes à enlever leur voile pour « ne pas rester en arrière du progrès social du style européen » et d’applaudir les efforts de Reza Chah Pahlavi. Depuis 1979, tout a changé. La révolution iranienne est arrivée, les droits des femmes ont changé et porter le voile est devenu obligatoire, selon le Middle East Institute. Cette même source indique que les femmes qui ne respectent pas le code vestimentaire islamique peuvent recevoir des punitions qui varient de coups de fouets à l’emprisonnement. Dans un article dansThe Guardian, l’auteur Denise Hassanzade Ajiri affirme qu’il y a même une police de et moralité les endroits qui patrouille publics les dont rues l’objectif est d’assurer l’obéissance au code vestimentaire. Mme Ajiri a plusieurs histoires de rencontres qu’elle, ses amis et sa famille ont eues avec la police de moralité. Une de ces anecdotes relate l’histoire d’une de ses amies qui a maintenant une accusation d’« habillement impropre » dans son casier judiciaire. Malgré les risques et les punitions, il y a des femmes qui manifestent de différentes façons. Le Middle East Institute illustre quelques-uns de ces actes de défiance. En mai 2014, six jeunes Iraniens — trois hommes et trois femmes sans voile — ont filmé une vidéo en dansant sur la chanson Happy de Pharrell Williams. Ils ont été appréhendés par la police sous le prétexte d’« abîmer la chasteté du public ». Le groupe a été condamné à 91 coups de fouet et jusqu’à un an en prison. De plus, le Middle East Institute discute d’une page Facebook appelée My Stealthy Freedom (Ma liberté furtive, en français). Cette page a été commencée par la journaliste Masih Alinejad qui a été obligée de partir de l’Iran. Elle a posté une photo d’elle sans voile sur son compte Facebook avec la légende « stealthy freedom ». Elle a encouragé ses amies sur Facebook à publier sur sa page des photos d’elles sans voile. Le grand nombre de photos qu’elle a reçues l’a poussé à créer la page My Stealthy Freedom, qui est dédiée à ces femmes. En décembre 2017, la police de Téhéran (capitale de l’Iran) a annoncé, selon Voa News, que les femmes qui contrevenaient au code vestimentaire islamique ne seraient plus appréhendées, mais que, au lieu de cela, recevraient du counseling. Maintenant, en Iran, les manifestations contre le gouvernement s’amplifient. Au milieu de tout ce chaos, une femme a décidé de se mettre debout sur une boite sans son voile. Selon Voa News, il est possible qu’elle ait été mise en garde de vue, mais c’est impossible de le confirmer. Malgré tous les efforts de ceux qui désirent le changement, le voile demeure obligatoire pour toutes les femmes iraniennes. Possiblement, un jour dans l’avenir, les femmes pourront faire leur propre choix personnel par rapport au voile, mais aujourd’hui les décisions sont prises pour elles.