UN STAGE PLUS QU’ORDINAIRE!
Le Réveil a rencontré quatre étudiantes de l’École de travail social de l’Université de Saint-Boniface pour mettre en lumière leur expérience enrichissante en Afrique. Cette année, l'École a organisé des partenariats de stages au Sénégal où chaque stagiaire a été jumelée avec une étudiante sénégalaise chez qui elle a habité. Les stagiaires ont également eu l’opportunité de travailler en collaboration avec des spécialistes et de planifier des ateliers dans le cadre du travail social. Elles sont parties du Manitoba le 24 novembre 2017, accompagnées du professeur en travail social Léna Diamé Ndiaye.
Une des quatre stagiaires, Erika Tétrault, a fait ses stages à l’unité de pédopsychiatrie Kër Xaleyi (qui veut dire « maison des enfants » en wolof) de l’hôpital de Fann, situé à Dakar. Elle a pu travailler avec des enfants autistes et des enfants ayant des déficiences intellectuelles. Elle a assisté à des ateliers pour leur enseigner comment faire des tâches qui requièrent des habiletés de psychomotricité et de socialisation. De plus, elle a aussi travaillé avec des psychologues et des docteurs, et avec une autre stagiaire, Sophia, dont les dix membres de la famille l’ont accueillie. « On avait une très bonne connexion et j’ai appris beaucoup au sujet de la religion et la culture de sa famille », indique Erika.
Elysha Durupt a été placée au Centre Aminata Mbaye situé dans la capitale, Dakar. Ce centre accueille environ 113 enfants et jeunes adultes qui ont des déficiences intellectuelles. Concentré sur la scolarisation, il offre plusieurs cours et activités de couture, sportives, artistiques et technologiques. Elysha a eu l’opportunité de travailler avec des enfants de 8 à 14 ans. « Le centre a aussi mis beaucoup l’accent sur l’autonomie des habiletés comme s’habiller et sortir les poubelles », souligne Elysha. Jumelée avec la Sénégalaise Maimouna, une étudiante dans sa dernière année d’études de travail social, Elysha a eu l’occasion de vivre avec une famille musulmane de 12 membres dont le père est polygame.
Angélique Dauriac a vécu dans la ville de Guédiawaye à 15 km de Dakar. Son stage était à Dakar dans l’Association sénégalaise pour la sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (ASSEA), dont les services ciblent les garçons de 9 à 17 ans. L’internat accueille des enfants et des adolescents délinquants ou moralement abandonnés. Ils participent à des activités socio-éducatives qui les aident à socialiser, à s’amuser et à créer des relations positives dans le but d’apprendre à mieux s’intégrer dans la société. Passionnée par l’être humain et la culture, Angélique a trouvé que faire ses stages outre-mer a été une expérience révélatrice. « Ce voyage était une façon pour moi de voir comment je peux m’adapter à une différente culture et un environnement nouveau au niveau personnel et professionnel. C’était une expérience plus enrichissante que je ne le pensais! », affirme-t-elle.
Danica Audette a fait ses stages à Dakar au Centre Ginddi, un centre d’accueil, d’information et d’orientation pour des enfants en situation difficile. Danica a travaillé étroitement avec des enfants qui viennent de la rue qui ont souvent subi de la négligence et de l’abus. Le centre agit comme une transition entre la rue et la maison pour permettre aux enfants de retrouver leurs parents. La majorité des enfants qui viennent au centre sont souvent des talibés, c’est-à-dire des jeunes élèves qui apprennent le Coran et qui habitent ensemble. La plupart d’entre eux sont originaires de Guinée-Bissau, un pays voisin situé au sud du Sénégal. Certains sont démunis et vivent dans des conditions pauvres, ils mendient et peuvent subir de la maltraitance du marabout (sorcier) s’ils ne ramassent pas un certain montant d’argent. Selon Danica, « la façon d’appliquer les théories universelles qu’on a apprises en classe et la façon de les utiliser dans le quotidien autour du monde sont très intéressantes ». Particulièrement pour un Canadien, une expérience dans un pays étranger et chaud n’est pas complète sans le découvrir. Pendant trois des cinq fin de semaines, les étudiantes ont voyagé dans différents endroits du Sénégal pour mieux apprécier la culture et la diversité régionale sénégalaises. « J’ai vraiment aimé et apprécié vivre, voir et comprendre une différente réalité que la mienne. Ceci m’a non seulement fait apprécier et ne pas prendre pour acquis ce que j’ai, mais m’a surtout fait comprendre et respecter l’endurance et la persévérance des Sénégalais », indique Angélique. « J’encourage fortement les futurs travailleurs sociaux à faire leur stage au Sénégal. C’est une expérience très unique de vivre dans une famille et d’être plongé dans la culture sénégalaise. Cette expérience va vraiment faire bénéficier ma carrière future parce que j’aimerais possiblement travailler à l’international », conclut Erika. Revenues du Sénégal le 29 décembre, les quatre étudiantes étaient de retour à Winnipeg pour commencer 2018 avec une nouvelle ouverture d’esprit, des connaissances, une perspective et surtout des beaux souvenirs qu’elles vont garder pour le restant de leur vie personnelle et professionnelle.